Le ralentissement de la croissance du PIB mondial au deuxième trimestre 2010 à +4,4% l’an est moins prononcé qu’estimé antérieurement. Sur un an, la progression ressort à +5,1%, au-dessus de la tendance longue passée. Néanmoins, la modération des échanges mondiaux ne pèse pas sur les prix des produits de base qui demeurent orientés à la hausse en expression dollar ou en expression €uro. Par ailleurs, les cours du Brent sont proches des 85 dollars le baril malgré l’abondance des stocks dans l’ensemble des pays de l’OCDE et le modeste redressement de la consommation dans ces pays.
Depuis l’an 2000, les réunions du G7, puis du G20, ont écarté la question des changes et l’apparition du yuan est venue compliquer la tâche. Aussi, l’instabilité des changes, qui sévit depuis quelques années, révèle une absence totale de coopération internationale et fait peser un risque sur toutes les économies. A moins de six semaines de la présidence française du G20, les tensions monétaires ne cessent de s’accentuer. Les récentes décisions unilatérales des banques centrales sur le niveau du dollar ou sur le yen ont provoqué une envolée de la monnaie unique. Mais comme d’habitude, aucun accord international n’a pu être trouvé à Washington le 9 octobre dernier lors de l’Assemblée annuelle du Fonds Monétaire International (FMI) et, après trois années de crise, chacun cherche à tirer les dividendes d’une monnaie faible pour stimuler sa croissance.
Aux États-Unis, les doutes quant à la pérennité de la reprise de l’économie subsistent. L’indice ISM manufacturier a baissé en septembre, restant cependant au-dessus de sa moyenne de long terme, tandis que celui des secteurs non manufacturiers s’est très légèrement amélioré. Le secteur de la construction reste déprimé avec des dépenses privées qui ont reculé en août à la fois dans le résidentiel et le non résidentiel. La chute des prix immobiliers freine le processus de vente. Les stocks représentent 11,6 mois de ventes dans l’ancien et 8,6 dans le neuf. Toutefois, la consommation des ménages reste inscrite sur une pente à +2% l’an qui n’empêche pas le taux d’épargne de rester proche des 6%. Les revenus d’activité peinent à prendre le relais des transferts publics nets, mais la charge de la dette des ménages (amortissement et frais financiers) continue de se réduire. En septembre, l’emploi salarié a de nouveau baissé (95.000 emplois non agricoles ont disparu), mais le taux de chômage est resté stable à 9,6% en septembre. La baisse de l’emploi salarié provient uniquement du secteur public. Dans le secteur privé, il y a eu 64.000 créations de postes. Le redressement est lent, à l’image de ce qui s’était opéré à la sortie des récessions de 1991 et de 2001. +1,6%, en regard de +3,7% en début d’année et de +5% fin 2009.
Source : Institute of Supply Management – en bleu : secteurs manufacturiers – en rouge : secteurs non manufacturiers
Au Japon, les forces déflationnistes s’amplifient. Les prix à la consommation ont baissé de -0,3% en août et de -0,9% sur un an. Aussi, le gouvernement prépare un nouveau plan de relance qui pourrait atteindre 40,5 milliards d’€uros pour soutenir l’économie. La dernière enquête Tankan de septembre fait état de la poursuite de l’amélioration du climat des affaires, alors que la production industrielle a reculé en août pour le troisième mois consécutif. Par ailleurs, le marché automobile s’est effondré en septembre avec l’expiration des mesures fiscales favorisant l’achat de véhicules « propres ».