En France, le PIB a augmenté de +1% au premier trimestre 2011 au lieu de +0,3% au quatrième trimestre 2010. C’est la plus forte hausse depuis le deuxième trimestre 2006. En rythme annuel, la croissance du PIB atteint +3,9%, mais une croissance de seulement +2% est attendue en 2011. Le rebond, qui est dû à des facteurs exceptionnels, sera temporaire. En outre, ces résultats provisoires sont établis en base 2005 au lieu de 2000, ce qui constitue une source supplémentaire de révisions.
Source : Confédération Nationale du Crédit Mutuel
La formation brute de capital fixe (FBCF), notamment des entreprises, a nettement accéléré. Par ailleurs, les stocks ont contribué fortement au rebond de l’activité. Toutefois, la production manufacturière a diminué de -1% en mars, pénalisée par le secteur du matériel de transport. Sur un an, elle progresse de +3,3%. Mais les entrepreneurs ont revu en hausse leurs prévisions d’investissement et anticipent une progression de +15% en 2011, après une stagnation en 2010.
Les exportations ont augmenté en mars, passant au-dessus des 35 milliards, mais restent inférieures de -4,2% à leur niveau d’avant la crise. Les importations ont reculé, ce qui n’empêche pas la balance commerciale d’afficher un déficit de 5,8 milliards d’€uros pour ce mois. Le creusement tendanciel du déficit commercial, proche des 70 milliards en rythme annualisé, reflète tout autant le renchérissement de la facture énergétique que la perte de compétitivité industrielle.
L’inflation a augmenté de +0,3% en avril. Sa progression sur un an ressort à +2,1%. Elle est de +3,1 % l’an au cours des trois derniers mois connus. La hausse des prix des produits énergétiques, qui sur un an est de +13,7%, explique à elle seule plus de 60% de la hausse de l’indice d’ensemble des prix intervenue en l’espace d’un an. Par ailleurs, l’indice sous-jacent progresse de +1,1% sur un an, mais accélère à +2,9% l’an sur les trois derniers mois.
Compte tenu de sa règle d’indexation sur l’inflation, une hausse anticipée du SMIC pourrait intervenir dès le 1er juin ou 1er juillet prochains. Néanmoins, le pouvoir d’achat des ménages pourrait stagner en 2011. La consommation des ménages en produits manufacturés a reculé de -0,7% en mars, mais elle plafonne à un niveau élevé.
Source : Insee – en bleu : industrie – en rouge : bâtiment – en vert : services – en noir : commerce de détail.
La remontée de l’emploi a surpris par sa rapidité en 2010. Elle devrait se poursuivre en 2011, probablement plus par la création d’emplois directs que par une nouvelle accélération de l’intérim. Les chiffres du premier trimestre 2011 (+58.800 postes après +37.600 au trimestre précédent) semblent le confirmer. Le taux de chômage "naturel" (NAIRU), au-dessous duquel se manifestent des pressions à la hausse des salaires, est estimé à 8,4% en France par l’OCDE, à 8,3% en zone €uro et à 8,1% en Allemagne. Ressortant à 9,5% selon Eurostat ou à 9,2% en France métropolitaine selon l’INSEE, le taux de chômage reste au-dessus du NAIRU. Il est en revanche inférieur en Allemagne, ce qui renforce la probabilité d’une accélération des salaires outre-Rhin.
Selon le nouveau programme de stabilité transmis à Bruxelles début mai, le déficit des administrations publiques françaises, qui a atteint 7% du PIB en 2010, reviendrait à 5,7% cette année, puis à 2% en 2014 conformément à la loi de programmation des finances publiques. Dans ce scénario, qui repose sur une hypothèse de croissance de +2% en 2011, de +2,25% en 2012 puis de +2,5% lors des deux exercices suivants, la réduction des niches fiscales et sociales se poursuivrait et les dépenses de l’État (en valeur et hors intérêts et pensions) seraient stabilisées. Le besoin de financement de l’État passerait ainsi de 6,2% en 2010 à 1,9% en 2014 tandis que celui des administrations de Sécurité sociale reviendrait de 1,2% à un quasi-équilibre. La dette publique, qui est montée à 81,7% du PIB en 2010, ressortirait à 86% en 2012, avant de reculer de deux points à l’horizon de la prévision.