Orientations générales
Selon les éléments réunis jusqu’au 19 octobre, l’Indicateur Conjoncturel Régional Industries & Services-Iéseg du mois de septembre s’est encore effrité. L’activité industrielle stagne et les perspectives des chefs d’entreprise continuent de se dégrader. Si leurs prévisions restent positives, leurs carnets de commandes se sont érodés. Les échanges se sont légèrement améliorés mais la consommation des ménages demeure déprimée tandis que le sous- indicateur de l’emploi plafonne.
Source : Industries & Services – Iéseg
Activité
Les rubriques abordées se réfèrent désormais à la nouvelle nomenclature d’activités (NAF révision 2).
Industries agroalimentaires : La production régionale s’est inscrite en léger recul mais la demande s’est assez fortement repliée, ce qui pèse sur le niveau des carnets. Le reflux a surtout affecté les secteurs de la viande et du lait alors que l’amélioration s’est poursuivie dans la filière du poisson. Comme les stocks de produits finis sont jugés insuffisants, les industriels estiment que leur activité pourrait se redresser dans les prochaines semaines.
Biens d’équipement professionnel : Dans l’ensemble, les volumes produits ont peu varié dans ce compartiment. Toutefois, les contrastes sont restés importants car l’activité a encore reculé dans la fabrication d’équipements électriques alors qu’elle a poursuivi sa progression dans celle des machines et équipements mécaniques. Dans les deux cas une bonne orientation de la demande a permis de maintenir ou de reconstituer des plans de charge à un niveau satisfaisant et d’envisager une croissance de l’activité à court terme.
Matériel de transport : Comme prévu, la production a été ralentie chez les constructeurs d’automobiles tandis qu’elle a continué de progresser chez les équipementiers. Les deux compartiments constatent un affaissement des commandes mais estiment que leurs carnets conservent un niveau correct et que leurs stocks sont insuffisants. Dans ces conditions, une augmentation des cadences est attendue en vue de leur reconstitution. Après la pause de septembre, l’activité s’est légèrement redressée dans l’industrie du matériel ferroviaire. Si la demande s’est stabilisée, les plans de charge sont particulièrement confortables. La production devrait encore augmenter dans les prochains mois.
Source : Industries & Services – Iéseg
Autres produits industriels : La stabilité a prévalu dans ce compartiment, sauf dans le textile-habillement qui a accusé une rupture marquée par rapport aux mois antérieurs suite à un repli prononcé de la demande. Ailleurs également, l’attentisme est de rigueur, les prises d’ordres manquent de vigueur et les carnets de commandes deviennent de plus en plus inconsistants. Les stocks de produits finis sont généralement conformes à la normale. Les prévisions font état d’un léger accroissement de l’activité notamment dans la métallurgie et le travail des métaux, le verre et les matériaux de construction, le caoutchouc-plasturgie tandis que d’autres comme la chimie de base, les papiers-cartons, l’imprimerie ou le textile-habillement espèrent pouvoir maintenir leur production au niveau actuellement atteint.
Construction : Selon l’enquête du Secrétariat Régional de la Banque de France, l’activité du secteur du bâtiment du Nord-Pas de Calais a continué de stagner au cours de l’été. Les plans de charge se sont légèrement dégarnis et les prévisions tablent sur une très faible progression de la production au quatrième trimestre. La situation s’est légèrement dégradée dans le secteur du gros œuvre qui avait bénéficié d’un fort rebond en début d’année et, quoique déficitaires, les carnets de commandes restent proches de la normale. Dans le second œuvre, les travaux progressent régulièrement grâce à la bonne tenue du secteur amélioration-entretien dans le parc social. Cette tendance devrait se maintenir jusqu’à la fin de l’année. La demande publique et la poursuite de grands chantiers ont continué de soutenir le secteur des travaux publics qui a poursuivi une progression qui apparaît cependant moins rapide qu’au printemps. Pour des raisons techniques et saisonnières, une diminution très modérée de la production est attendue au quatrième trimestre. Pour 2012, la visibilité est assez faible en raison d’un certain attentisme pré-électoral et des interrogations quant au financement des collectivités locales et au lancement des très grands travaux.
Source : Industries & Services – Iéseg
Services aux entreprises : La situation est jugée plus convenable dans les principaux compartiments. Les agences d’intérim continuent de constater une progression de la demande mais s’attendent à un tassement à court terme en lien avec l’évolution générale de la conjoncture. La croissance du secteur de l’information et de la communication s’est poursuivie, contrairement aux pronostics, car la demande s’est ressaisie et les perspectives sont redevenues plus favorables. Enfin, les activités de gestion (juridique, comptable, conseil…) retrouvent une situation plus conforme à la normale mais l’embellie de la branche "architecture, ingénierie, contrôle et analyse technique" semble n’avoir été que de courte durée.
Consommation
La consommation régionale des ménages a de nouveau reculé en septembre. Si les achats d’automobiles neuves ont peu varié d’une année sur l’autre, ils ont légèrement augmenté par rapport à juillet-août après prise en compte des facteurs saisonniers. En revanche, les transactions sont restées très médiocrement orientées dans le commerce de détail. Des conditions climatiques médiocres ont encore affecté les rayons du textile-habillement et des chaussures alors qu’un "calme plat" a régné dans presque tous les autres compartiments, même dans celui de l’électronique grand public dont l’expansion rapide jusqu’au premier trimestre dernier semble avoir été rompue. Il est vrai que le passage de la région à la TNT a accéléré le remplacement des téléviseurs devenus obsolètes et que le parc désormais rajeuni ne devrait plus guère évoluer sur le moyen terme. Le volume du chiffre d’affaires de la Vente à Distance – dont le marché est national – a encore perdu -0,8% à un mois d’intervalle et s’est inscrit en baisse de -9,4% par rapport à septembre 2010. Pour leur part, les résultats relatifs au seul compartiment du textile-habillement ont été, respectivement, de -3,7% et de -13,8%.
Source : Industries & Services – Iéseg
Échanges
En septembre, le volume total des expéditions de marchandises au départ de Dunkerque a fléchi de -14% sous l’effet d’une forte contraction des sorties de vracs solides (-39%), tant pour les charbons à destination des centrales thermiques britanniques que pour les céréales. Les vracs liquides progressent encore (+32%) tandis que l’ensemble des exportations de "marchandises diverses", seule composante du trafic qui participe désormais à l’élaboration de l’Indicateur Conjoncturel Régional, stagnait (0%) sous l’effet d’une diminution du fret conventionnel et malgré une forte progression du trafic de conteneurs pleins (+28%) et une évolution modeste, mais régulière, du trafic ro-ro avec l’Angleterre (+2%).
Source : Industries & Services – Iéseg
Connues partiellement jusqu’à septembre, les livraisons de gazole, utilisées comme indicateur de l’évolution du trafic routier de marchandises ont plafonné à un an d’intervalle. L’enquête de conjoncture du Secrétariat Régional de la Banque de France auprès des entreprises de transports et d’entreposage mentionne cependant que l’éclaircie du mois d’août s’est prolongée mais que les perspectives pour le quatrième trimestre ne sont plus aussi encourageantes. Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs ne progressent plus. La forte croissance de celles des véhicules industriels s’est modérée.
Le trafic aérien de passagers par l’aéroport de Lille-Lesquin s’est redressé en septembre, avec une augmentation de +6,2% à un an d’intervalle (soit +8,8% hors transit, déroutements et "divers"). La baisse de la fréquentation des vols avec l’Union Européenne (incluant les vols intérieurs) s’est fortement atténuée (-5,6%) alors que la croissance rapide des vols réguliers internationaux (hors "espace Schengen") s’est accentuée (+48,9%). Pour sa part, l’expansion des vols "vacances" (charters) est demeurée très soutenue (+26,8%).
Emploi
En août, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois dans la région a augmenté de +0,4% par rapport à juin pour la catégorie A (sans emploi avec actes positifs de recherche d’emploi), en hausse de +1,7% à un an d’intervalle. Les variations correspondantes ont été, en France métropolitaine, respectivement, de -0,1% et de +2,3%. Pour l’ensemble des catégories A, B et C, l’évolution mensuelle régionale s’est établie à +0,1%, contre +0,5% en France (hors DOM), et de +4,4%, contre +4,3%, par rapport à août 2010. Sur un an, le chômage régional des hommes a augmenté de +2,2% (+2,4% dans le pays) et celui des femmes de +6,9% (contre +6,3%). Pour les jeunes de moins de 25 ans, la variation est ressortie à -3,7% (contre –1,3% en France métropolitaine). Elle a été de +10,4% (contre +8,7%) en ce qui concerne les demandeurs d’emploi inscrits depuis un an et plus.
Au deuxième trimestre 2011, le taux de chômage régional s’établissait à 12,5% de la population active, contre 9,1% en France métropolitaine, soit 12,5% dans le département du Nord et 12,4% dans celui du Pas-de-Calais
En septembre 2011, le nombre d’heures d’activité partielle autorisées dans les établissements a reculé de –58,9% dans la région, contre –64,5% en Métropole (données provisoires). Le mois précédent, le recul des entrées à la suite de licenciements économiques (y compris les fins de conventions de conversion, de PAP anticipés et de CRP) avait atteint –35,3% sur un an après –20,5% en juillet (contre -18,6% après -21,6% en France). Le flux total des entrées à Pôle Emploi a baissé de -1,9% contre +0,8% en France métropolitaine. Celui des demandes d’emploi sorties des listes a augmenté de +5,7% contre -0,2% dans le pays.
Source : Industries & Services – Iéseg
Le flux des offres d’emploi nouvelles collectées dans la région par Pôle Emploi a augmenté de +17,4% en août contre +12,3% pour la référence nationale (en données brutes). Par catégorie d’offres, les évolutions ont été à l’avantage des emplois durables (plus de 6 mois) avec +23,0% contre +14,4% en France métropolitaine, au regard des offres temporaires (de 1 à 6 mois) avec respectivement +12,2% contre +10,4% tandis que le recul des emplois occasionnels se poursuivait avec -10,1% contre +5,7% (en données corrigées des variations saisonnières).