La croissance mondiale, qui augmente à un rythme de l’ordre de +4,3% l’an, après +5,1% en 2010, est soutenue tout particulièrement par les pays émergents qui n’ont pas ou peu été affectés par le choc financier de 2007-2008. Aussi la Chine ou l’Inde continuent d’afficher des taux de croissance voisins de +9%, même si la croissance mondiale commence à se modérer. Dans ses prévisions publiées le 17 juin, le FMI attend une croissance de +8,4% en 2011 en Asie émergente contre +2,5% aux États-Unis et +2% en zone €uro.Malgré la reprise de l’économie occidentale, les indicateurs économiques restent mieux orientés dans les pays émergents. Ces économies, sorties renforcées de la crise, sont de plus en plus intégrées dans la mondialisation. La Chine, dont le développement est spectaculaire et qui a fait son entrée à l’OMC après 13 ans de négociations, a confirmé en 2010 son statut de grande puissance économique en ravissant au Japon la place de deuxième dans l’ordre mondial.
Aux États-Unis, la croissance a été de +1,8% l’an au premier trimestre 2011. La production manufacturière plafonne. L’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier du mois de mai a vivement déçu. En revanche, l’indicateur du secteur des services s’est redressé. L’accélération de la remontée de l’emploi au cours des derniers mois avait donné une impulsion nouvelle à la reprise. Son interruption, clairement liée aux hésitations conjoncturelles consécutives au choc de la hausse des cours des matières premières, a fait repasser le taux de chômage au-dessus des 9%. Les forts gains de productivité des derniers trimestres ouvrent toutefois la voie à une meilleure tenue de l’emploi au cours des prochains mois. En tout cas, les Américains n’ont pas perdu confiance : ils sont actuellement 43,5% à considérer qu’il est difficile de trouver un emploi contre près de 49% en novembre dernier. Les progrès de la demande reposent actuellement sur la consommation des ménages, même si elle est contrariée par le renchérissement de l’énergie et, surtout, sur la progression vigoureuse des investissements des entreprises qui va de pair avec la bonne tenue des exportations et surtout avec la reprise de l’augmentation des profits. La dégradation des finances publiques est une véritable bombe à retardement. Un déficit de 10% du PIB ne peut laisser les marchés indifférents, même si la position de première puissance mondiale confère encore un statut privilégié. La confusion des débats à ce sujet et l’ampleur des dissensions entre démocrates et républicains n’incite guère à l’optimisme sur les perspectives budgétaires à court terme.
Source : Institute of Supply Management – en bleu : secteurs manufacturiers – en rouge : secteurs non manufacturiers
La croissance de l’Inde est ressortie à +7,8% en glissement annuel au premier trimestre 2011, après une moyenne de +8,8% les trois trimestres précédents. La progression de la consommation, qui s’était ralentie à +2,7% sur un an au début 2010, ressort à +8% et celle des exportations de biens et services à plus de +25%. En revanche, le glissement annuel des investissements est revenu à zéro alors qu’il s’affichait à près de +20% au premier semestre 2010. Les tensions inflationnistes perdurent même si elles sont moins marquées que fin 2009-début 2010. Le glissement annuel des prix à la consommation a atteint +9,1% en avril, de sorte que des mesures destinées à atténuer l’augmentation des prix de plusieurs produits ont été mises en œuvre. Le durcissement de la politique monétaire se poursuit : la banque centrale a remonté le taux des réserves obligatoires des banques, ainsi que son principal taux directeur, le portant à +7,25%