Orientations générales
Selon les éléments réunis jusqu’au 20 juin, l’Indicateur Conjoncturel Régional Industries & Services-Iéseg du mois de mai est demeuré au plafond atteint en février La pause dans l’activité industrielle s’est prolongée, a un niveau toutefois bien supérieur à celui de l’an passé. Les carnets sont globalement bien garnis et les stocks de produits finis adaptés aux besoins du marché mais les pronostics à court terme des chefs d’entreprise sont devenus moins favorables. Les évolutions des échanges restent contrastées selon les segments et la consommation des ménages a encore fléchi. En revanche, le sous-indicateur de l’emploi s’est redressé.
Source : Industries & Services – Iéseg
Activité
Les rubriques abordées se réfèrent désormais à la nouvelle nomenclature d’activités (NAF révision 2).
Industries agroalimentaires : La production régionale s’est inscrite à la hausse, notamment dans l’industrie laitière et la transformation-conservation du poisson où les carnets de commandes restent déséquilibrés. En revanche, contrairement à ses prévisions, le secteur de la viande ralentissait son activité en raison d’un fléchissement de la demande. Les prévisions sont conditionnées par le niveau des stocks de produits finis, insuffisants dans les industries des viandes et du lait, et l’importance des plans de charge, mais dans l’ensemble, elles demeurent favorablement orientées.
Biens d’équipement professionnel : L’activité a progressé dans les deux principaux secteurs des équipements électriques et des machines qui maintiennent des carnets étoffés grâce, principalement, à la demande intérieure. Cette bonne orientation devrait se maintenir au-delà du deuxième trimestre.
Matériel de transport : L’industrie automobile a effacé la faiblesse du mois précédent. Les constructeurs ont reconstitué leurs plans de charge et refait leurs stocks, tandis que les équipementiers ont davantage conforté leurs carnets. Dans les deux cas, cependant, une légère diminution des cadences est envisagée pour les prochaines semaines. Dans l’industrie du matériel ferroviaire, l’activité a été nettement intensifiée, et les prises d’ordres ont été plus abondantes. Une augmentation plus modérée de la production est attendue en juin.
Source : Industries & Services – Iéseg
Autres produits industriels : Les évolutions de la production sont demeurées très contrastées selon les secteurs. Le mois de mai a été favorable au textile-habillement, à la métallurgie, à l’imprimerie et aux matériaux de construction-verre mais les appréciations de la situation sont restées négatives pour les papiers et cartons tandis que le secteur de la plasturgie-caoutchouc s’inscrivait en repli et que la chimie de base se stabilisait. La demande paraît en effet s’essouffler dans de nombreux compartiments, ce qui entraîne une érosion des carnets de commandes et des prévisions à court terme plus réservées que précédemment.
Construction : Selon les statistiques ministérielles (Sit@del2), les autorisations de bâtir de nouveaux logements ont accentué leur progression en avril à un an d’intervalle dans le Nord-Pas de Calais : +29,8% contre +0,1% en France métropolitaine, conduisant à des évolutions annuelles cumulées mai 2010-avril 2011 respectivement de +11,3% et de +14,0%. Les mises en chantier ont toutefois encore baissé dans la région : -7,8% contre +14,5% en France, soit, en année mobile, +5,7% et +11,8%, le Nord-Pas de Calais n’opérant toujours pas le rattrapage nécessité par sa démographie et l’état de son parc. Dans la construction neuve non résidentielle, l’accroissement des superficies de locaux autorisées se poursuit, avec +26,4%, soit -7,7% en année mobile (contre, respectivement, +11,9% et +4,3% en France métropolitaine). Si les mises en chantier régionales ont légèrement progressé dans le mois par rapport à avril 2010 (+5,5%), l’écart s’est accentué en année mobile (-8,2%), les résultats pour la France métropolitaine étant, respectivement, de +7,5% et de –9,1%.
Source : Industries & Services – Iéseg
Services aux entreprises : L’activité a continué de stagner en mai. La situation s’est stabilisée dans le secteur de l’intérim à des niveaux certes bien supérieurs à ceux de l’an dernier et les agences n’escomptent pas de redressement dans les prochains mois. Le développement se modère dans celui de l’informatique et de la communication mais l’optimisme continue de prévaloir avec des ajustements à la hausse des effectifs. Les "services de compétences" (juridique, comptable, conseil, architecture, ingénierie, contrôle et analyse technique) enregistrent une augmentation modérée, toujours soutenue par les activités liées à la construction et s’attendent à un tassement de leurs prestations pour les prochains mois.
Consommation
La consommation régionale des ménages en produits industriels a encore reculé par rapport au premier trimestre. En hausse à un an d’intervalle en données brutes, les immatriculations d’automobiles neuves ont encore fléchi en données corrigées des jours ouvrables, en raison du positionnement particulier des jours fériés tombant un dimanche ou décalés en juin. S’agissant des ventes, indépendantes des horaires d’ouverture des services des cartes grises, les évolutions apparaissent cependant moins défavorables.
Source : Industries & Services – Iéseg
Dans le commerce de détail, les transactions en volume se sont maintenues dans les rayons des textiles-habillement, des cuirs-chaussures, de l’électroménager, de la librairie-papeterie et de l’horlogerie-bijouterie tandis qu’elles ont continué de reculer dans celui des meubles. La baisse du volume des ventes de produits d’électronique grand public a été stoppée. Pour leur part, les rayons de la quincaillerie et du bricolage ont été peu animés. Le volume du chiffre d’affaires de la Vente à Distance – dont le marché est national – accuse une "rechute", en repli de -4,8% à un an d’intervalle et de -1,8% sur le mois précédent pour l’ensemble des articles. Pour le seul compartiment textile-habillement, les évolutions ont été respectivement de -0,8% et de +0,8%.
Échanges
En mai, le volume total des expéditions de marchandises au départ de Dunkerque est demeuré en forte hausse (+23% à un an d’intervalle) soutenu par les prélèvements sur les stocks d’hydrocarbures de l’ancienne raffinerie Total, qui impliquent une hausse des sorties totales de vracs liquides de +88%. Pour leur part, les sorties de vracs solides ont encore progressé de +27% grâce aux charbons à destination des centrales thermiques britanniques et aux céréales. L’ensemble des exportations de "marchandises diverses", seule composante du trafic qui participe désormais à l’élaboration de l’Indicateur Conjoncturel Régional, s’est redressé de +13%. Si le trafic ro-ro avec l’Angleterre n’a pas varié sur un an (-1%) en raison de la concurrence du Tunnel; le trafic de conteneurs a augmenté de +22% tandis que, soutenu par les aciers et les tubes, le fret conventionnel enregistrait un gain de +120%.
Source : Industries & Services – Iéseg
Connues partiellement jusqu’à mai, les livraisons de gazole, utilisées comme indicateur de l’évolution du trafic routier de marchandises ont progressé à un an d’intervalle mais ont peu évolué d’un mois sur l’autre. L’enquête de conjoncture du Secrétariat Régional de la Banque de France portant sur ce même mois auprès des entreprises de transports et d’entreposage fait part d’une timide amélioration de la demande mais d’une stagnation du volume des prestations, situation qui ne devrait guère évoluer à brève échéance. Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs ont affiché une hausse marquée, plus sensible encore pour celles des véhicules industriels.
En mai, le trafic aérien de passagers par l’aéroport de Lille-Lesquin a été moins soutenu qu’en avril avec une baisse de –1,1% par rapport à l’an passé (soit -1,3% hors transit, déroutements et "divers"). Seule, la fréquentation des vols avec l’Union Européenne (incluant les vols intérieurs) a progressé (+1,9%) alors que celle des vols réguliers internationaux (hors "espace Schengen") se stabilisait (-0,8%). Pour leur part, les vols "vacances" (charters) enregistraient un repli de -5,3%
Emploi
En avril, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois dans la région a baissé de –0,1% par rapport à mars pour la catégorie A (sans emploi avec actes positifs de recherche d’emploi), en baisse de -0,1% à un an d’intervalle. Les variations correspondantes ont été, en France métropolitaine, respectivement, de –0,4% et de +0,2%. Pour l’ensemble des catégories A, B et C, l’évolution mensuelle régionale s’est établie à +0,1%, contre -0,2% en France (hors DOM), et de +3,2%, contre +3,3%, par rapport à avril 2010. Sur un an, le chômage régional des hommes a augmenté de +1,3% (+1,4% dans le pays) et celui des femmes de +5,3% (contre +5,1%). Pour les jeunes de moins de 25 ans, la variation est ressortie à -5,7 (contre –4,0% en France métropolitaine). Elle a été de +10,7% (contre +11,0%) en ce qui concerne les demandeurs d’emploi inscrits depuis un an et plus.
En mai 2011, le nombre d’heures d’activité partielle autorisées dans les établissements a reculé de –59,5% dans la région, contre –72,3% en Métropole (données provisoires). En avril, le recul des entrées à la suite de licenciements économiques (y compris les fins de conventions de conversion, de PAP anticipés et de CRP) a atteint –23,2% sur un an après -19,8% en mars (contre -7,7% après -9,8% en France).
Le flux total des entrées à Pôle Emploi a baissé de –9,9% contre -5,2% en France métropolitaine. Celui des demandes d’emploi sorties des listes n’a reculé que de -3,5% contre +0,7% dans le pays.
Source : Industries & Services – Iéseg
Le flux des offres d’emploi nouvelles collectées dans la région par Pôle Emploi s’est affaibli : -7,8%, contre –0,2% pour la référence nationale (en données brutes). Par catégorie d’offres, les évolutions sont restées toujours très fortement dispersées : -14,4% contre -0,2% pour les offres durables (plus de 6 mois), +2,9% contre +10,6% pour les offres temporaires (de 1 à 6 mois) et -12,4% contre -5,7% pour les emplois occasionnels (en données corrigées des variations saisonnières).