MONDE : Entre relance et rigueur budgétaire

Par | 20 septembre 2011

Pendant l’été, les incertitudes et les effets de surprise ont été nombreux, mais le ralentissement de l’activité économique était attendu. Le PIB mondial, qui avait retrouvé un rythme de +6% au début de l’année 2010, est revenu sur un rythme de +3,5% l’an au premier trimestre 2011, puis de l’ordre de +2,5% au second trimestre. La croissance du commerce mondial a nettement décéléré en raison notamment de la faiblesse des importations chinoises, du tsunami au Japon, mais aussi des hausses des prix des produits de base. La croissance mondiale devrait rester modérée au second semestre 2011 dans un contexte différent de celui de 2009 : la période d’expansion a été courte et les réserves de liquidité des grandes entreprises sont importantes, alors que le dernier retournement de croissance était intervenu à la fin d’une longue phase d’expansion alimentée par des excès de crédit, d’investissement et de stocks.

Le scénario d’une rechute dans la récession ne peut être totalement écarté, mais il reste peu probable, même si la dette publique augmente partout, diminuant les perspectives de croissance. Le G7, réuni début septembre, partagé entre relance et rigueur budgétaire, ne s’est pas entendu sur un plan de relance coordonné. Aussi chaque pays agira selon ses convictions et sa marge de manœuvre. Les États-Unis vont miser sur l’emploi pour relancer la croissance, l’Europe va appliquer les plans de rigueur, tout en souhaitant renforcer sa discipline budgétaire et en espérant que la mise en place du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) ainsi que les interventions des banques centrales restaureront la confiance et aideront l’Europe à retrouver sa crédibilité.

Aux États-Unis, la croissance du PIB a été revue en nette baisse à +0,4% l’an au premier trimestre 2011 alors qu’elle était proche de +2% l’an antérieurement, suivie d’une progression de +1% l’an au second trimestre. L’activité a progressé de +0,7% au premier semestre, loin de sa tendance passée à +3,1% l’an d’avant la crise des subprimes, mais la faible croissance n’empêche pas des profits élevés. Par ailleurs, le repli de l’indice ISM manufacturier en août n’augure pas d’une croissance plus soutenue au troisième trimestre, mais l’ISM non manufacturier a rebondi.


Source : Board of Governors of the Federal Reserve System

Pourtant, le scénario d’une rechute dans la récession que semblent anticiper les marchés d’actions et celui des emprunts du Trésor américain est assorti d’une probabilité faible. La production manufacturière, qui a augmenté de +0,4% en août, dépasse de +2,4% son niveau d’un an auparavant. L’inflation, qui s’est établie à +3,8% en août sur un an, va ralentir avec la baisse des prix du pétrole. Mais les dépenses des ménages sont le point faible de la reprise. Les progrès de la consommation ont été brutalement ralentis par l’accélération de l’inflation consécutive à la flambée des cours des matières premières, tandis que le marasme de la construction résidentielle se prolonge. La stagnation de l’emploi dégrade vivement le moral des Américains, même si le taux de chômage s’est stabilisé à 9,1%.

En Chine, les tendances, en dépit du ralentissement voulu par les autorités chinoises, restent soutenues. La production industrielle a augmenté de +13,6% sur un an et l’indice PMI Markit du secteur manufacturier est revenu en août sur la ligne des 50. Au Japon, la reprise de l’activité est en bonne voie après les catastrophes survenues en mars même si le PIB a enregistré une nouvelle contraction au deuxième trimestre 2011 (-2% l’an) après -3,6% l’an au premier trimestre. Mais la reconstruction est lente et l’envolée du yen pèse sur la compétitivité des exportations.

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