Le FMI, qui a révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale en 2012 à +3,3% plutôt que +4%, et qui envisage une légère récession pour la zone €uro, a rappelé les effets de la mondialisation aux décideurs de la planète réunis au 42ème World Economic Forum de Davos qui cherchent une issue à la crise. La croissance du PIB chinois est estimée à +60% entre 2007 et 2012, quand celle des pays développés affiche une croissance zéro sur la même période. Cette constatation a eu pour conséquence de faire réfléchir le WEF sur les échecs de la mondialisation libérale, sur le mauvais feuilleton de la crise des dettes souveraines qui entre dans sa troisième année et sur de nouveaux chemins pour créer de l’emploi durable dans les pays avancés.
Si les décideurs mondiaux suivent attentivement les épisodes de la crise des dettes souveraines qui n’est pas achevée, la majorité des participants estime que la zone €uro, étant donné son poids dans l’économie, survivra à la crise actuelle. L’Europe semble enfin s’attaquer à ses maux, la Banque centrale européenne a sauvé le système bancaire, l’Amérique consolide sa croissance, l’Asie s’organise et les grandes entreprises engrangent des profits. L’Allemagne, qui est parfaitement intégrée dans l’économie mondialisée, a confirmé dans son discours inaugural que le chemin suivi pour résoudre la crise de la dette était le bon, même si la situation de la Grèce est loin d’être réglée. Elle n’a cependant pas répondu aux appels du FMI en faveur d’une solidarité plus importante et est restée intransigeante sur le rôle de la BCE.
Aux États-Unis, le PIB en volume, selon les premières estimations, a augmenté au rythme de 2,8% l’an au quatrième trimestre 2011 malgré un recul des dépenses publiques. La réaccélération de l’activité s’est poursuivie, aidée par la politique monétaire. En moyenne annuelle, la croissance a été de +1,7% en 2011 contre +3% en 2010. La performance a pu décevoir car elle est largement due à la contribution des stocks. La demande des ménages s’est renforcée. Les ventes au détail ont augmenté de +0,4% en janvier, ce qui peut décevoir, compte tenu des ventes de voitures à plus de 14 millions d’unités en rythme annualisé. Les entreprises ont freiné leurs dépenses d’investissement, mais les commandes de biens durables sont repassées au-dessus de leur niveau de septembre 2008. Le rebond de l’investissement en logement (+10,9% au quatrième trimestre) devrait se poursuivre malgré des prix encore tirés vers le bas. Le stock de logements à vendre a baissé, retrouvant ses niveaux de 2002 à 2,4 millions (6,2 mois de ventes). Concernant l’inflation, l’indice des prix a augmenté de +3% en glissement annuel en janvier 2012, mais l’inflation sous-jacente (+2,3%) reste modérée.
Source : Institute of Supply Management – en bleu : secteurs manufacturiers – en rouge : secteurs non manufacturiers.
En Chine, le taux de croissance du PIB en 2011 (+9,2%) est à peine inférieur à la tendance longue (+10,5% en moyenne par an entre 1990 et 2010 et les derniers indices de conjoncture ne confirment pas le ralentissement de l’activité qui paraît transitoire. Si l’indice PMI est passé sous la barre des 50 d’octobre à décembre, le solde d’opinion des directeurs d’achats du secteur manufacturier a rebondi en janvier. Par ailleurs, l’inflation a ralenti à +4,1% en un an fin décembre. Ces facteurs, ainsi que le nouveau repli des prix de l’immobilier, donnent des degrés de liberté aux autorités en assouplissant les mesures restrictives pour soutenir si nécessaire l’activité et atténuer l’impact d’une possible baisse des exportations due au ralentissement de la croissance européenne.