MONDE : « Coup de rabot » sur les prévisions d’expansion

Par | 25 octobre 2012

Les prévisions de croissance ont été récemment révisées à la baisse par le FMI. Par rapport aux pronostics de juillet dernier, la révision est de -0,1% pour les pays avancés et de -0,3% pour les pays en émergence ou en développement en ce qui concerne 2012 et, respectivement, de -0,3% et de -0,2% pour ce qu’il peut entrevoir pour 2013. L’expansion mondiale ne serait plus que de +3,3% cette année et de +3,6% l’an prochain sur la base des parités de pouvoir d’achat et, de +2,6% puis +2,9% sur celle des cours de change. La progression s’établirait à +1,3% en 2012 dans les pays les plus industrialisés (incluant les Nouveaux Pays Industriels d’Asie) et à +5,3% dans le reste du Monde. En 2013, les résultats attendus seraient de +3,6% et +5,6%.


Source : COE-Rexecode.

Depuis le début 2012, le plafonnement des achats de la Chine est un frein pour l’économie mondiale. Les mesures de relance prises récemment devraient les redynamiser, ce qui bénéficierait à l’ensemble de l’économie mondiale et, en priorité, aux pays asiatiques. La hausse des prix des produits de base, observée cet été, semble stoppée, mais les cours demeurent fermes aussi bien ceux du pétrole, autour de 115 dollars le baril de Brent que les autres, et notamment l’or à près de 1.750 dollars l’once. Cette hausse des matières premières, dont le choc continue à se diffuser, fait sentir ses effets sur l’inflation à la fois dans les pays développés et les pays émergents. En août, les indices de prix mesurés par le FMI affichent une inflation mondiale de +3,4% en un an. Dans les pays développés, la hausse est de +1,7%, mais de +5,9% dans les pays en voie de développement.

Aux États-Unis, le rythme du volume du PIB a été révisé à +1,3% l’an au deuxième trimestre, ce qui déçoit même si la performance est bien meilleure que celle de la zone €uro. La faible croissance, alors que la politique monétaire reste extrêmement accommodante depuis quatre ans au moins, s’explique par la poursuite du désendettement des ménages, par la baisse des dépenses publiques en biens et services, la frilosité des entreprises américaines pour davantage investir et embaucher alors qu’elles en ont les moyens et par l’envolée des importations depuis la Chine. L’économie américaine pourrait croître de +2,2% cette année et de +2,1% en 2013, des rythmes insuffisants pour ramener le chômage au niveau des "normes" qui ont prévalu en longue période outre-Atlantique.

Au Japon, la production industrielle a encore baissé de -1,3% en août. La hausse du yen pèse sur l’activité à l’exportation. L’indice de production industrielle ressort un peu au-dessus de la ligne des 90, alors qu’en janvier 2008, il frôlait les 110 et ce mouvement devrait se prolonger. Aussi l’emploi reste atone malgré un taux de chômage qui est de 4,2% en août. Les forces déflationnistes sont toujours présentes. L’indice des prix à la consommation recule en août de -0,5% en un an et de -2,4% l’an durant les trois derniers mois.

En Inde, la production industrielle plafonne depuis le début de l’an passé mais l’inflation reste vive. La progression des prix de détail, revenue à +5,3% sur douze mois au début 2012, est montée à +10,2% en avril, avant de se maintenir à ce rythme pendant l’été. Cette situation doit être reliée à la dépréciation de la devise, dont le taux de change est tombé à un plus bas historique : 56 roupies pour un dollar contre 45 roupies jusqu’à l’été 2011. Les exportations (en particulier de matières premières) bénéficieront de cet avantage compétitif au cours des prochains mois, alors qu’elles se sont stabilisées depuis la fin 2011.

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