Selon les perspectives du FMI publiées début octobre, la croissance mondiale ressortirait à +4,8% en moyenne annuelle 2010 – rythme proche de celui observé avant la crise – puis à +4,2% l’année prochaine. Ces performances seraient largement attribuables au dynamisme des économies émergentes, dont l’expansion, qui s’était seulement ralentie à +2,5% en 2009, serait de +7,1% en 2010 puis +6,4% en 2011. La croissance sera surtout tirée par l’Asie (+9,4% puis +8,4%), en particulier la Chine et l’Inde, et dans une moindre mesure par l’Amérique latine (+5,7% puis +4%) qui bénéficie du retour en force du Brésil. Dans les pays développés, le redressement de l’activité est modeste en regard de la récession traversée. Le FMI envisage une croissance de +2,7% cette année, recouvrant une hausse de +2,8% au Japon, de +2,6% aux États-Unis mais de seulement +1,7% dans la zone €uro. La France (+1,6%) se situe entre l’Allemagne (+3,3%) qui a profité du boom des échanges mondiaux pendant le premier semestre et l’Espagne qui devrait se maintenir en récession (-0,3%). En 2011, la croissance dans les pays développés reviendrait vers +2,2%.
Le commerce mondial a enregistré une nette reprise au cours de la première moitié de l’année 2010, mais les données les plus récentes montrent une décélération durant l’été. Si les pays émergents ont tiré les échanges mondiaux depuis le début de 2009, les importations des économies développées n’ont pas encore atteint le niveau d’avant la crise. La progression du commerce mondial, en volume, est estimée à +15,5% en 2010 puis à +7,3% en 2011. La fermeté des prix des produits de base a plié sur des craintes de hausse des taux d’intérêt en Chine. Les cours du Brent sont revenus vers les 85 dollars le baril, après avoir approché les 90 dollars.
Aux États-Unis, le PIB, en volume, a augmenté au rythme de +2% l’an au troisième trimestre 2010 en première estimation, après +1,7% au trimestre précédent et +3,7% au premier. Le ralentissement intervenu au printemps ne s’est pas accentué durant l’été. La croissance est tirée par les dépenses en capital des entreprises du fait de l’amélioration des marges d’exploitation. En octobre, les indices ISM ont par ailleurs rebondi. L’indice du secteur manufacturier est en hausse à 56,9 après 54,4 en septembre, tout comme l’indice du secteur des services à 54,3. Si la croissance reste trop faible pour provoquer une nette amélioration de l’emploi, la consommation des ménages reste positivement orientée et le marché automobile se redresse au prix d’une baisse du taux d’épargne à 5,3% contre 5,6% en août. Les ventes au détail ont augmenté plus fortement que prévu en octobre (+1,4% en valeur). Le déficit du budget fédéral est évalué à 8,9% du PIB. C’est le deuxième plus gros déficit, après celui de 2009 (10% du PIB) enregistré depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Source : Insee. En bleu : en dollars – en rouge : en €uros par baril.
En Chine, le PIB en volume au troisième trimestre a réaccéléré à +8,1% l’an après +7,2% au deuxième trimestre. Le ralentissement de l’activité au printemps et au tout début de l’été a été très bref. Les indices des directeurs d’achat ont continué de se redresser en octobre, suggérant que l’activité manufacturière se renforce. La demande interne est dynamique. Par ailleurs, la spéculation sur le marché immobilier et l’envolée des prix ont incité les autorités monétaires à durcir leur politique monétaire afin de contenir les anticipations inflationnistes. Les prix à la consommation ont augmenté de +3,6% en un an en septembre.