EUROPE : Austérité en Allemagne et au Royaume-Uni

Par | 22 novembre 2010

Dans la zone €uro, l’enquête d’octobre dans l’industrie indique une nouvelle amélioration du climat de confiance et des perspectives de production. Les stocks restent jugés anormalement bas et les carnets de commandes se garnissent. Après la progression inattendue de +3,9% l’an du PIB au deuxième trimestre, la reprise européenne s’est consolidée au, cours de l’été avec +1,6%. A un an d’intervalle, la progression ressort à +1,9%, comme au trimestre précédent.

Du côté des consommateurs, l’indice de confiance a gagné +4 points depuis l’été. Dans l’ensemble de la zone, le taux d’utilisation des capacités de production industrielle se redresse, mais le taux de chômage s’élève en septembre à 10,1%. Contre toute attente, les ventes au détail se sont contractées pour le deuxième mois consécutif en septembre. Les prix à la consommation ont augmenté de +1,9% en un an en octobre et de +2,9% l’an sur les trois derniers mois. L’accélération ne peut qu’inquiéter les autorités monétaires, mais la progression annuelle de M3 ne dépasse pas +1% et l’encours des prêts a stagné en septembre (+1,2% en un an).

source : Eurostat

De nouveau lors d’un G20, l’Europe a du faire face à des rumeurs. A Séoul, ce furent les attaques spéculatives contre l’Irlande dont le déficit est estimé à 32% du PIB cette année. Au début de l’année, c’était sur la crise grecque. La Banque Centrale Européenne n’a pas l’intention de suivre les États-Unis sur la voie d’un approfondissement de l’assouplissement quantitatif, mais n’aura pas recours à un durcissement anticipé des conditions monétaires dans la zone €uro. La BCE ne peut orienter sa politique monétaire en fonction des performances de l’Allemagne. Les dettes publiques de la Grèce, du Portugal ou de l’Irlande l’ont obligée à reprendre ses achats d’obligations souveraines. Les taux d’intérêt de la zone euro creusent l’écart avec l’Allemagne. Le Fonds européen de stabilité financière, créé lors de la crise grecque, est même prêt à être déclenché.

L’activité économique continue de s’améliorer en Allemagne, comme en témoigne la dernière publication de l’indice Ifo. En effet le climat des affaires a continué de progresser, atteignant un nouveau point haut à 107,6, retrouvant ainsi des sommets qu’il n’avait plus connus depuis 2007. Cette amélioration a été portée par la poursuite du redressement de la situation courante et par le rebond des perspectives d’activité à six mois. Le moral des ménages reste quant à lui à un niveau particulièrement élevé en octobre, à 4,9, se rapprochant du point haut de 5 atteint en mai 2008. La baisse continue du chômage depuis juillet 2008 (6,7% de la population active en septembre selon Eurostat) additionnée à la chute du chômage partiel depuis le point haut de mai 2009 entretient ce climat de confiance.

source : Institut für Wirtschaftsforschung

Sur ce fond d’amélioration de la situation économique, les députés allemands ont entamé l’adoption du plan de rigueur annoncé en juin. Avec près de 80 milliards d’€uros d’économies de prévu (réduction des dépenses de fonctionnement et des dépenses sociales, création de nouvelles taxes), ce plan devrait ramener le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB en 2012. Cependant, l’accumulation de bonnes nouvelles (baisse du chômage, relèvement des prévisions de croissance pour 2010 et 2011, recettes fiscales supérieures aux attentes) pourrait permettre d’atteindre cet objectif dès 2011, avec un déficit des administrations publiques qui ressortirait à 2,7% du PIB (3,8% en 2010) selon le rapport commun des instituts de conjoncture.

Au Royaume-Uni, le PIB, en volume, a progressé de +3,2% en rythme annualisé au troisième trimestre 2010, après une hausse de +4,8% le trimestre précédent. Le secteur de la construction a tiré de nouveau la croissance. Le gouvernement a confirmé récemment la mise en œuvre d’une politique budgétaire très rigoureuse. A l’horizon 2014-2015, les dépenses publiques seront réduites de 81 milliards de livres par rapport au scénario de base de 2010-2011. Leur poids dans le PIB reviendrait de 47,5% cette année à 41% à la fin de l’exercice 2014-2015

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