EUROPE : Une croissance plus robuste

Par | 21 février 2011

En zone €uro, la montée en puissance de la reprise se poursuit. La production manufacturière, qui avait reculé de ‑20% entre le début 2008 et le début 2009, s’est redressée depuis lors de +12,3%. Elle reste inférieure de ‑10,5 % à son record antérieur, mais la dynamique est enclenchée comme le confirment les enquêtes. L’indice du sentiment économique calculé par la Commission européenne se maintient sensiblement au-dessus de sa moyenne de longue période, tandis que l’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier demeure de l’ordre de 57, à proximité de ses records. La reconstitution des stocks exerce une influence motrice, grâce à la ranimation des échanges et à la vigueur de l’économie allemande, mais le taux de chômage reste élevé à près de 10% de la population active.

En janvier, les enquêtes de conjoncture restent globalement orientées à la hausse. Le recul de la production industrielle allemande en janvier est dû au secteur du BTP qui a été touché par les aléas climatiques.

Source : Eurostat

La situation économique reste fragile pour les quatre pays qui sont considérés par les marchés comme étant dans une position délicate (Espagne, Portugal, Grèce et Irlande). En Espagne, l’activité industrielle peine à redémarrer. La croissance du Portugal (+1,3% en 2010) va être bridée par le plan de consolidation budgétaire draconien, alors que la demande privée continue de reculer. Si en Grèce aucun rebond de la production industrielle n’est perceptible, l’Irlande connaît une hausse de ses exportations qui a dynamisé sa production industrielle.

La nette hausse des prix du pétrole à la fin de l’année 2010 a entraîné les prix à la consommation en zone €uro vers le haut (+2,4% en janvier sur un an, mais plus de +4% l’an sur trois mois). Aussi, les taux d’intérêt réels sont désormais nettement négatifs, ce qui ne peut être une situation d’équilibre pour le long terme. La BCE, qui n’a pas remonté ses taux directeurs depuis deux ans, ne peut agir actuellement. La situation du secteur bancaire reste encore fragile, même si elle s’est fortement améliorée depuis l’épicentre de la crise financière.

En Allemagne, la première estimation concernant la croissance économique pour 2010 est ressortie à +3,6% selon l’Office fédéral de statistique. Ce fort rebond fait donc suite à la chute tout aussi spectaculaire qu’avait subie l’activité allemande en 2009, avec une contraction de ‑4,7 % du PIB. Le redressement des exportations (+14,2% sur un an), en liaison avec la reprise du commerce mondial, a été le premier facteur de relance, entraînant l’accroissement de la demande intérieure. L’activité a été soutenue par la fin du déstockage, les variations de stocks représentant 0,8 point de l’augmentation du PIB. Après le recul de ‑10,1% en 2009, l’investissement a progressé de +5,5%, porté à la fois par les dépenses en biens d’équipement (+9,4%) et en construction (+2,8%). La consommation des ménages est repartie elle aussi à la hausse, à +0,5%.

Source : Institut für Wirtschaftsforschung

Ainsi, toutes les composantes de la demande ont contribué à la croissance enregistrée en 2010. Compte tenu de ces résultats, les recettes fiscales se sont redressées plus rapidement que prévu, ce qui devrait permettre de contenir le déficit public à 3,5% du PIB pour l’année écoulée, soit 1 point de moins que la précédente estimation. Avec une croissance maintenue au-dessus de +2% en 2011, le déficit repasserait ainsi sous la limite des 3% fixée par le traité de Maastricht.

Au Royaume-Uni, le PIB a reculé fin 2010 au rythme de ‑2% l’an. Cette contreperformance s’explique par les très mauvaises conditions climatiques de décembre. Si la production manufacturière reste bien orientée, les ventes au détail ont reculé en fin d’année. Les achats d’anticipations du relèvement du taux de la TVA intervenu début janvier ne se sont pas manifestés.

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