MONDE : La croissance s’installe, l’inflation aussi

Par | 19 avril 2011

A l’échelle planétaire, l’expansion se poursuit à un rythme proche de +5% l’an et le commerce mondial a retrouvé son niveau d’avant la crise grâce aux pays émergents. Ce dynamisme retrouvé devrait se prolonger à l’horizon des deux années à venir et les scénarios de croissance ont été révisés à la hausse. Mais les catastrophes naturelles, comme le séisme et le tsunami au Japon ainsi que les évènements géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, suscitent l’inquiétude et assombrissent les prévisions économiques..

La croissance des pays importateurs de matières premières est menacée par le transfert de pouvoir d’achat au bénéfice des nations productrices, les cours du baril de pétrole, passés au-delà de 120 $ ayant pris le relais de ceux des produits de base. En Chine, les autorités, toujours soucieuses des risques d’une agitation sociale dangereuse dans un pays où l’écart entre riches et pauvres ne cesse de s’accroître, semblent désormais craindre les débordements inflationnistes liés à la surchauffe (+9,7% de croissance du PIB sur un an au 1er trimestre 2011, +14,4% pour la production industrielle et +5,4% pour les prix à la consommation). Ces tendances modératrices seront renforcées par l’impact dépressif de la baisse de l’activité au Japon. L’industrie nippone se situe en effet au cœur des échanges interindustriels mondiaux dans les secteurs de l’électronique, de l’aéronautique et de l’automobile.

Aux États-Unis, la croissance du quatrième trimestre 2010 est finalement estimée à +3,1% l’an. De ce fait, la progression du PIB en moyenne annuelle ressort à +2,9%, succédant à la chute de ‑2,6% en 2009. Pour les années 2011 et 2012, le consensus des économistes américains prévoit respectivement +3,1 et +3,3%. Cet optimisme est conforté par la bonne tenue des indices des directeurs d’achat. L’indice du secteur manufacturier demeure supérieur à 60, suggérant une croissance sensible de l’activité au cours des prochains mois. L’indice des services a légèrement reculé en mars, mais son niveau de 57,3 témoigne d’une diffusion de la reprise aux activités tertiaires.

La croissance américaine dispose de nombreux soutiens. La consommation des ménages progresse à un rythme de l’ordre de +3% l’an, grâce à la seule augmentation des revenus réels. Par-delà de fortes oscillations, le taux d’épargne est en effet stabilisé depuis dix-huit mois autour de 5,5% du revenu disponible. Au cours des prochains mois, les ressources des Américains seront soutenues par la montée en puissance des créations d’emploi, tandis que les gains de pouvoir d’achat seront affectés par l’accélération de l’inflation liée à la hausse des cours des matières premières.


Source : Board of Governors of the Federal Reserve System

Les exportations devraient rester bien orientées compte tenu de la vigueur de la demande des pays émergents et de l’avantage compétitif important vis-à-vis du Japon et des pays de la zone €uro. Ce dynamisme se transmet aux investissements des entreprises, lesquels sont tirés en même temps par la nette remontée du taux d’utilisation des capacités de production (75,8% en mars) et la diffusion de nouvelles technologies.

Le rétablissement des finances publiques est clairement le principal enjeu de la politique économique américaine, depuis que les craintes déflationnistes, longtemps exagérées, ont disparu. Le renchérissement des matières premières a porté le glissement annuel des prix à la consommation à +2,7% en mars, tandis que l’inflation sous-jacente se ranime quelque peu (+1,2%).

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