FRANCE : L’exportation, talon d’Achille de l’économie

Par | 21 juillet 2011

En juin, le climat des affaires est resté stable à 108, un niveau très supérieur à sa moyenne de longue période (100). Il s’améliore dans l’industrie. La production manufacturière a augmenté de +1,5% en mai et les chefs d’entreprise prévoient une hausse de leur activité. Les stocks sont faibles et les carnets de commandes se regarnissent. Dans le secteur des services l’indice s’inscrit à 107 pour le deuxième mois consécutif. Dans le commerce de détail, l’indice ressort à 104 alors que celui mesuré pour le bâtiment (102) se situe encore très loin de ses niveaux d’avant-crise (115).

Or, le chômage, après quatre mois consécutifs de baisse, a augmenté de +0,7% en mai, touchant près de 2,7 millions de personnes dans la catégorie de référence. Les créations d’emplois dans le secteur marchand, qui devraient être d’environ 175.000 en 2011, puis 115.000 en 2012, sont encore insuffisantes. L’intérim confirme son redressement (+17% depuis le début de l’année). Les ménages, dont l’indice de confiance est stable en juin, sont un peu moins nombreux à anticiper une augmentation du chômage.


Source : Confédération Nationale du Crédit Mutuel

Les exportations douanières ont totalisé 36,4 milliards d’€uros en mai. En fait, si l’on compte à part les livraisons d’avions, elles plafonnent depuis la fin de l’année dernière, en lien avec une demande mondiale un peu moins soutenue mais aussi avec un défaut de compétitivité de plus en plus flagrant de la part des entreprises françaises. Dans le même temps, les importations continuent de se raffermir, atteignant 44,1 milliards d’€uros en mai. Les achats de produits pétroliers s’envolent alors que ceux de biens intermédiaires et de produits agroalimentaires plafonnent à un haut niveau. L’accentuation du déficit avec la Chine est particulièrement marquée, puisque celui-ci est désormais supérieur à -2,5 milliards d’€uros par mois, mais celui avec l’Allemagne, qui avait approché les -2 milliards fin 2007-début 2008, est revenu à un peu plus d’un milliard. Au total, le déficit commercial se creuse au fil des mois en représentant 33,2 milliards d’€uros depuis le début de l’année alors que celui-ci n’était "que" de 21,3 milliards au cours de la même période en 2010.

Les indicateurs avancés suggèrent que les bonnes performances des investissements des entreprises (+1,9% au premier trimestre) devraient se poursuivre. Les mises en chantier non résidentielles sont en effet clairement orientées à la hausse depuis leur creux enregistré à l’été 2010, ressortant à 30 millions de mètres carrés en rythme annuel. De leur côté, les immatriculations de véhicules utilitaires de plus de cinq tonnes demeurent bien orientées, alors que celles de moins de cinq tonnes plafonnent depuis septembre dernier. La bonne tenue des dépenses d’équipement est encourageante, même si les résultats des sociétés non financières déçoivent. Leur excédent brut d’exploitation, qui remontait lentement depuis la fin 2009, marque le pas depuis la fin 2010, de sorte que le taux de marge est revenu à 29,9% de la valeur ajoutée en regard de près de 32% en 2007-2008. Selon l’Insee, il remonterait légèrement au début 2011 (30,3%) avant de revenir à 30% au second semestre.


Source : Insee – en bleu : industrie – en rouge : bâtiment – en vert : services – en noir : commerce de détail.

La consommation des ménages connaît un passage à vide, notamment en raison de moindres achats d’automobiles après la disparition de la prime à la casse. En juin, les immatriculations de voitures particulières sont ressorties à 2,2 millions en rythme annuel (CVS) après une pointe de près de 2,5 millions en décembre dernier. Les investissements résidentiels ont fléchi lors des trois premiers mois de 2011 (-0,2%) et resteront pénalisés par l’accroissement des taux d’intérêt. Ces derniers ont en effet retrouvé leur niveau de l’automne 2009, atteignant 3,8% en moyenne au mois de mai. Néanmoins, la demande de prêts à l’habitat a marqué une nouvelle poussée en rythme annuel à fin mai (+9,1% après +8,5%) comme en rythme trimestriel annualisé (+9,5% après +8,9%). Les prix à la consommation ont augmenté de +0,1% en juin, limitant la hausse de l’inflation à +2,1% en glissement annuel.

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