FRANCE : Révision des perspectives de croissance

Par | 21 novembre 2011

En France, selon la première estimation des comptes nationaux, le rythme de l’expansion au troisième trimestre (+1,6% l’an) a été plus élevé que prévu, mais l’estimation de l’évolution du PIB au deuxième trimestre a été révisée à -0,3%. La France fait moins bien que l’Allemagne (+2% l’an), mais mieux que la moyenne de la zone €uro (+0,8% l’an). Depuis deux ans, l’économie française est revenue à un taux de croissance inférieur à +2% qui est rythmé par l’irruption des chocs majeurs (prix ou issus du secteur financier).L’acquis de croissance ressort à +1,7% fin septembre. A la stagnation du printemps a succédé un trimestre de croissance modérée avant un ralentissement en fin d’année.


Source : Confédération Nationale du Crédit Mutuel

Le climat des affaires, tel qu’il est décrit par les récentes enquêtes de conjoncture, se replie dans la plupart des grands secteurs économiques, bien que les perspectives personnelles de production dans l’industrie manufacturière soient encore proches en octobre de leur moyenne de longue période. Aussi, les chefs d’entreprise du secteur industriel ont révisé à la baisse leurs anticipations d’évolution de dépenses d’investissement. Ils prévoient une hausse de +4% en 2012 après +11% en 2011, anticipant une modération mais pas un recul de l’investissement industriel qui reste sous la menace d’un durcissement des conditions de crédit. La difficulté de la recherche de financements s’accroît, avec un solde d’opinions passant de +1,4% en juillet 2011 à -30% en novembre. Une modération des dépenses d’investissement paraît s’opérer également dans les activités de services où le climat des affaires est quasi stable après la nette dégradation en septembre dernier.

La balance commerciale affiche un déficit cumulé de -54,17 milliards d’€uros à fin septembre, dépassant son niveau de 2010 (51,29 milliards d’€uros).

L’emploi salarié dans le secteur marchand a stagné au troisième trimestre (+7.400 postes) après plusieurs trimestres de croissance depuis le début 2010 et l’emploi intérimaire est en net repli. Le nombre de demandeurs d’emploi a retrouvé une orientation haussière depuis le mois d’avril pour s’établir à 2.780.500 fin septembre, faisant planer des menaces sur la consommation d’autant que l’inflation a été forte en octobre (+2,3% en un an). Les mécanismes d’indexation devraient entraîner une hausse des salaires nominaux sur l’année 2011. Le pouvoir d’achat des ménages progresserait de +1,3% en 2011, après +0,8% en 2010. La consommation des ménages s’est reprise au troisième trimestre (+1,2% l’an), après avoir reculé de -3,2% l’an au second trimestre. Par ailleurs, leurs dépenses d’investissement sont en hausse (+5,4% l’an) avant la suppression du dispositif Scellier et le recentrage du prêt à taux zéro+. L’investissement dans la construction neuve reste dépendant de l’évolution du nombre de transactions dans l’ancien. Celles-ci ont continué de progresser en juin (+16,2% en un an), mais le rythme s’affaiblit.


Source : Insee – en bleu : industrie – en rouge : bâtiment – en vert : services – en noir : commerce de détail.

Dans le projet de loi de finances présenté fin septembre, la progression du PIB retenue pour 2012 était de +1,75%. L’accentuation de la crise financière laissait prévoir une révision à la baisse. De fait, la croissance est désormais anticipée à +1% pour l’année prochaine, annonce faite par le président le la République au lendemain de l’accord européen du 26 octobre. En effet, le passage à vide de l’activité fin 2011-début 2012 ne permet pas d’envisager mieux, même dans l’hypothèse d’une reprise dès le printemps prochain. En conséquence, de nouvelles mesures ont été annoncées afin de respecter l’objectif d’un déficit public à 4,5% l’année prochaine et de conserver la note "AAA" délivrée par Moody’s. Le 7 novembre, François Fillon a présenté un nouveau plan d’équilibre des finances publiques, succédant à celui du 24 août. Sur la période 2012-2016, ce plan prévoit 64,7 milliards d’euros d’économies, dont 28 milliards obtenus par une réduction des dépenses et 36,7 milliards par l’augmentation des recettes. Dans un premier temps, l’effort sur les recettes dépasse celui sur les dépenses. Ainsi, pour l’exercice 2012, l’augmentation des premières ressortirait à +5,2 milliards et la baisse des secondes à seulement ‑1,8 milliard.

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