Orientations générales
Selon les éléments réunis jusqu’au 20 janvier, l’Indicateur Conjoncturel Régional Industries & Services-Iéseg du mois de décembre a accentué son recul. Si l’activité industrielle s’est presque stabilisée, les chefs d’entreprise sont plus pessimistes pour l’avenir car leurs carnets de commandes se sont encore dégarnis. L’évolution des échanges est restée irrégulière tandis que la consommation des ménages est demeurée très mal orientée. Le sous-indicateur de l’emploi continue de marquer le pas.
Source : Industries & Services – Iéseg
Activité
Industries agroalimentaires : Dans l’ensemble, la production régionale a fléchi en décembre tandis que les carnets de commandes se dégradaient fortement. Quelques grands compartiments ont cependant échappé au mouvement de repli. L’industrie laitière juge ses plans de charge convenablement fournis et envisage la poursuite de la croissance. La transformation de la viande est plus nuancée et table sur une baisse des volumes produits. Enfin, la filière "poisson" a réduit son activité et s’attend à une stabilisation à court terme.
Biens d’équipement professionnel : La croissance des fabrications s’est poursuivie dans les deux principaux compartiments. Mais les carnets de commandes ont été entamés dans le secteur des équipements électriques pour redevenir juste corrects, si bien qu’un tassement de la production pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Dans le secteur de la construction mécanique, la demande s’est redressée et permet aux industriels de formuler des pronostics plus optimistes.
Matériel de transport : L’activité régionale s’est stabilisée en raison d’un léger retrait de la construction automobile qui pourrait se prolonger suite à une diminution des commandes. Les équipementiers ont, pour leur part, conservé une progression de leurs fabrications. Celles-ci devraient pouvoir être maintenues à court terme. Enfin la production de matériel ferroviaire a légèrement faibli et le flux des commandes reçues peine à se maintenir. Les plans de charge se maintiennent cependant à un niveau tout à fait satisfaisant et les prévisions misent sur une progression modérée de l’activité.
Source : Industries & Services – Iéseg
Autres produits industriels : Comme au cours des mois précédents, la production est demeurée stable dans ce compartiment. Les carnets de commandes, jugés faibles, ont cessé de se contracter et l’activité pourrait être un peu plus soutenue en début d’année. Quelques secteurs ont enregistré des hausses au cours du mois écoulé : chimie de base-parachimie, caoutchouc-plastiques, verre et matériaux de construction. Alors que les deux premiers secteurs n’envisagent, au mieux, qu’une stabilisation à court terme, les perspectives sont plus favorables pour le troisième. A l’opposé, la situation a continué de se dégrader dans le textile-habillement et c’est au tour de l’imprimerie de constater des évolutions défavorables. Enfin, la métallurgie a marqué une pause dans la régression tandis que la croissance s’est interrompue dans le secteur du travail des métaux.
Construction : Selon l’enquête du Secrétariat Régional de la Banque de France, l’activité du secteur du bâtiment du Nord-Pas de Calais demeure étale depuis le deuxième trimestre de l’an passé. Dans le gros œuvre, les volumes produits se sont stabilisés au quatrième trimestre mais les plans de charge, déjà déficitaires, se sont encore détériorés. Les prévisions pour le premier trimestre de 2012 ne sont guère favorables. Dans le second œuvre, la hausse a été à peine perceptible malgré le soutien apporté par une demande croissance en travaux de rénovation énergétique. Ici, les plans de charge ont été maintenus à un niveau proche de la normale. La situation devrait rester inchangée au cours des premiers mois de cette année. Dans le génie civil, l’activité a été plus favorable que prévu et la situation est redevenue plus satisfaisante, autorisant une augmentation des effectifs, tendance qui devrait se poursuivre en ce début d’année, en privilégiant toutefois l’intérim et les contrats à durée déterminée. Un accroissement un peu plus marqué des chantiers est en effet attendu au premier semestre en raison de plans de charge mieux orientés, de la poursuite et du lancement de grands travaux et du déblocage de projets de la part des collectivités locales. Au-delà, les perspectives sont plus aléatoires, en l’absence de véritable redémarrage de l’investissement privé, et dans un contexte d’incertitudes croissantes des donneurs d’ordres publics quant à l’accès et aux conditions de financement des projets.
Source : Industries & Services – Iéseg
Services aux entreprises : La conjoncture a évolué plus favorablement dans la plupart des secteurs mais la branche architecture, ingénierie, contrôle et analyse technique a continué de suivre une évolution négative. Les activités informatiques et des services d’information poursuivent une croissance soutenue et continuent de recruter pour faire face à une demande toujours dynamique. Le secteur du travail temporaire bénéficie d’un bon courant d’affaires qui devrait se prolonger au cours des premiers mois de cette année. L’amélioration d’ensemble devrait encore s’accentuer en janvier et, seul, le secteur du nettoyage fait ressortir des perspectives de recul.
Consommation
Le recul de la consommation régionale des ménages s’est accentué en décembre. En dépit du durcissement du bonus-malus au 1er janvier 2012, les immatriculations d’automobiles neuves se sont encore affaiblies, à un mois comme à un an d’intervalle. Dans le commerce de détail de produits manufacturés, on peut noter une très légère amélioration du volume des ventes d’électronique grand public qui plafonnaient depuis le printemps dernier, alors que le statu quo a prévalu pour presque tous les autres compartiments, la librairie et l’horlogerie-bijouterie étant toujours affectées par la mévente. Le chiffre d’affaires en volume de la Vente à Distance – dont le marché est national -a encore baissé de -4,0% à un an d’intervalle mais a enregistré un léger gain de +1,3% par rapport au mois précédent. Les résultats relatifs au seul compartiment du textile-habillement ont été nettement plus défavorables avec, respectivement, de -9,2% par rapport à décembre 2010 et de -2,8% par rapport à novembre 2011. Force est toutefois de constater que l’activité de cette forme de distribution est de plus en plus mal appréhendée par les enquêtes statistiques infra-annuelles.
Source : Industries & Services – Iéseg
Échanges
En décembre, le volume total des expéditions de marchandises au départ de Dunkerque a baissé de -13%. Cette évolution tient exclusivement aux sorties de vracs solides qui ont reculé de -58% sur un an. Les sorties de vracs liquides ont, pour leur part, progressé de +91%. L’ensemble des exportations de "marchandises diverses" (soit 54% des tonnages sortis), seule composante du trafic qui participe désormais à l’élaboration de l’Indicateur Conjoncturel Régional, n’a pas été en reste puisqu’il a augmenté de +42%, grâce au trafic roulier vers l’Angleterre (+43%), aux "divers conventionnels" (+85%) et, dans une moindre mesure, aux conteneurs (+9% en tonnage).
Source : Industries & Services – Iéseg
Connues partiellement jusqu’à décembre, les livraisons de gazole, utilisées comme indicateur de l’évolution du trafic routier de marchandises ont plafonné à un an d’intervalle. L’enquête de conjoncture du Secrétariat Régional de la Banque de France auprès des entreprises de transports et d’entreposage indique que contrairement aux prévisions, l’activité a régressé et effacé le gain réalisé en novembre. Au vu de l’orientation de la demande, les transporteurs espèrent toutefois pouvoir redresser le volume de leurs prestations. Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs ont plongé à un an d’intervalle mais celles des véhicules industriels ont encore enregistré une croissance relativement soutenue.
Le trafic aérien de passagers par l’aéroport de Lille-Lesquin a baissé de -6% en décembre, mais si l’on exclut le transit, les déroutements et les "divers" (vols à la demande) aléatoires par nature, l’année s’achève sur une augmentation honorable de +3,4%. La fréquentation des vols avec l’Union Européenne (incluant les vols intérieurs) a progressé de +6,1% et celle des vols réguliers internationaux (hors "espace Schengen") de +2,9%. Toujours très faibles à cette époque de l’année, les vols "vacances" (charters) ont rompu avec la croissance de novembre et se sont repliés de -35,8%.
Emploi
En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois dans la région a augmenté de +1,2% par rapport à octobre pour la catégorie A (sans emploi avec actes positifs de recherche d’emploi), en hausse de +3,3% à un an d’intervalle. Les variations correspondantes ont été, en France métropolitaine, respectivement, de +1,1% et de +5,2%. Pour l’ensemble des catégories A, B et C, l’évolution mensuelle régionale s’est établie à +1,0%, contre +1,2% en France (hors DOM), et de +4,6%, contre +5,6%, par rapport à novembre 2010. Sur un an, le chômage régional des hommes a augmenté de +2,3% (+4,0% dans le pays) et celui des femmes de +7,3% (contre +7,1%). Pour les jeunes de moins de 25 ans, la variation est ressortie à -1,1% (contre +2,5% en France métropolitaine). Elle a été de +7,3% (contre +6,5%) en ce qui concerne les chômeurs de longue durée (demandeurs d’emploi inscrits depuis un an et plus).
En décembre 2011, le nombre d’heures d’activité partielle autorisées dans les établissements a reculé de -67% dans la région, contre -44% en Métropole (données provisoires). Le mois précédent, le recul des entrées à la suite de licenciements économiques (y compris les fins de conventions de conversion, de PAP anticipés et de CRP) avait été ramenée à -4,6% sur un an, contre -4,8% en France. Le flux total des entrées à Pôle Emploi avait augmenté de +2,0% contre +3,6% en France métropolitaine (en données brutes). Celui des demandes d’emploi sorties des listes baissait de -5,4% contre -3,5% dans le pays.
Source : Industries & Services – Iéseg
Le flux des offres d’emploi nouvelles collectées dans la région par Pôle Emploi a augmenté de +25,5% en novembre contre +11,6% pour la référence nationale (en données brutes). Toutes les catégories d’offres ont fortement progressé : +25,8% pour des emplois durables (plus de 6 mois) contre +15,1% en France métropolitaine, +25,5% pour les offres temporaires (de 1 à 6 mois) contre +14,6% et +36,8% pour les emplois occasionnels contre -4,2% (en données corrigées des variations saisonnières).