La meilleure tenue de l’activité mondiale est confirmée. La croissance demeure sensible dans les économies émergentes qui, de surcroît, devraient abandonner les politiques restrictives mises en œuvre au premier semestre 2011 lorsque l’inflation connaissait une phase d’accélération. Aux États-Unis, les perspectives s’améliorent mois après mois. L’embellie de l’emploi devrait se poursuivre puisque la durée hebdomadaire retrouve son record historique. En Europe, la situation demeure préoccupante. La zone €uro connaîtra une légère récession, tandis que les disparités entre économies ne cessent de s’accentuer. Les pays du Nord et du Centre du continent profitent des saines politiques menées ces dernières années et de la vigueur de la croissance allemande. En revanche, les économies du Sud flirtent avec la dépression. L’assainissement de leurs finances publiques est une nécessité absolue, mais la chute de l’activité déprime les recettes, même dans les pays où les administrations perçoivent normalement l’impôt.
Ce contexte délicat est perturbé en outre par la vigueur des cours du pétrole, conséquence de la demande toujours vive des zones émergentes et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Ce défi est plus grave pour l’Europe engluée dans une croissance molle que pour les zones en expansion. Les cours du pétrole ont sensiblement remonté ces dernières semaines, alors que la production mondiale franchit de nouveaux records. Ceux du Brent ressortent en effet à près de 125 dollars par baril en regard d’environ 110 dollars depuis août 2011. Exprimés en €uros, les cours dépassent désormais leur pic de l’été 2008. De leur côté, les prix des autres matières premières n’évoluent guère, de sorte qu’ils demeurent inférieurs de plus de 10% à leur niveau du premier semestre 2011 pour les métaux et les biens alimentaires.
Aux États-Unis, la consommation reste bien orientée. Les ventes de détail ont progressé de +0,4% en janvier et de +0,7% en février et les immatriculations automobiles repartent de l’avant après un passage à vide durant l’été : 15 millions d’unités en février, soit le niveau le plus élevé depuis février 2008. Les ménages sont confortés par le redressement de l’emploi, en particulier dans les services où les effectifs augmentent en moyenne de 160.000 par mois depuis septembre. En même temps, l’emploi dans la construction rebondit légèrement, tandis qu’il continue de reculer dans le secteur public. Par ailleurs, l’augmentation des investissements des entreprises est appelée à se poursuivre en regard de l’évolution récente des commandes de biens durables. Enfin, le marché immobilier sort progressivement de sa léthargie, même si les taux de défaut restent significativement supérieurs à ceux observés jusqu’en 2006.
Source : Insee et Thomson Reuters – en bleu : en dollars – en rouge : en €uros. Dernière donnée au 16 mars 2012
Au Japon, le retour de la croissance après le tremblement de terre a été de courte durée. Le PIB, qui s’était raffermi de +1,7% pendant l’été, a en effet diminué de -0,6% au quatrième trimestre, pénalisé surtout par le retournement des exportations. Elles souffrent de la surévaluation de la devise, bien que cette dernière soit repassée au-delà de 80 yens pour un dollar. En revanche, les investissements des entreprises se ressaisissent après quatre trimestres de contraction et la consommation se maintient sur une pente ascendante de +0,3%.