EUROPE : A la traîne

Par | 28 février 2013

La situation économique et financière de la zone €uro s’est éclaircie ces dernières semaines, mais de nombreuses inquiétudes subsistent pour la région qui demeure à la traîne de la croissance mondiale. Le PIB, qui avait déjà reculé au troisième trimestre de -0,6% par rapport à son niveau de l’été 2011, s’est encore contracté de -0,9% pendant les derniers mois de 2012.

Les dernières statistiques d’activité ne sont pas bonnes. La production industrielle a connu une rechute à l’automne, ce qui la place en retrait de -4,5% de son point haut de la mi-2011 et de -12% de celui de début 2008. Les ventes au détail baissent de façon continue, revenant à -6% de leur niveau d’il y a cinq ans. Les immatriculations d’automobiles s’effondrent, ressortant à seulement 8,5 millions de véhicules par an, contre 11,5 millions au milieu de la dernière décennie. Enfin, la construction résidentielle demeure sinistrée, les permis de construire se maintenant à un niveau de moitié de celui d’avant la crise.


Source : Eurostat.

Les enquêtes suggèrent que le rythme de la dégradation devrait se modérer. L’indice du sentiment économique, calculé par la Commission Européenne à partir des enquêtes auprès des chefs d’entreprise et des ménages, s’est redressé en janvier pour le troisième mois consécutif. L’amélioration concerne toutes les catégories d’agents économiques, ce qui est de nature à assurer sa pérennité.

Cette inflexion accompagne une moindre défiance des marchés financiers envers la construction européenne en général et la zone €uro en particulier. La crise en 2011-2012 doit son intensité à la montée des taux d’intérêt à long terme de nombreux pays engagés dans une course-poursuite entre récession et réduction du déficit public.

La Banque Centrale Européenne a maintenu le taux refi à 0,75% le 7 février dernier, insistant sur la baisse de l’inflation en zone euro (+2 % en glissement annuel fin janvier). Par ailleurs, la BCE restera attentive à la hausse de l’€uro tout en soulignant que l’évolution du taux de change n’était pas un objectif de politique monétaire même s’il est important pour la croissance et la stabilité des prix.

En Allemagne, selon les premières estimations, le PIB progresserait de +0,7% en 2012 après le rebond de 2010-2010 (respectivement +4,2% et +3%). L’année s’est terminée par une contraction de l’activité alors que la croissance s’était maintenue durant les trois premiers trimestres. En moyenne annuelle, la consommation des ménages a progressé de +0,8%. L’investissement a, quant à lui, reculé de -2,1%, pénalisé par le recul des dépenses en machines et équipements (-4,4%) et en construction (-1,1%). Le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance, grâce à une hausse plus marquée des exportations (+4,1%) que des importations (+2,3%).


Source : Institut für Wirtschaftsforschung.

En 2012, l’emploi a atteint un nouveau record, à 41,6 millions, et le chômage est au plus bas à 5,3%. L’une des conséquences est le redressement des comptes des administrations publiques, qui affichent un excédent de 0,1% du PIB. Le budget est à l’équilibre pour la première fois depuis 2007.

Après le trou d’air de fin d’année, l’activité accélérerait de nouveau progressivement en 2013 comme en témoigne la nouvelle amélioration du moral des chefs d’entreprise en janvier, porté par les anticipations à six mois tandis que le sentiment sur la situation courante oscille autour d’une horizontale depuis quatre mois.

Chypre, qui a demandé officiellement l’aide de ses partenaires européens en juin dernier, attend toujours une assistance financière pour recapitaliser ses banques et financer sa dette publique d’ici à 2016. L’économie chypriote s’enfonce dans la récession. Le PIB en volume se serait contracté de -2,3% en 2012. La faiblesse de l’activité s’explique notamment par les effets de l’explosion de la bulle immobilière intervenue en 2008. Par ailleurs, l’économie est en proie à des déséquilibres externes persistants.

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