En zone €uro, les pays membres ont adopté le 11 mars un Pacte pour l’€uro voulu par l’Allemagne pour la stabilité de la monnaie. Ils ont aussi décidé de renforcer et d’élargir le fonds de soutien à la monnaie unique. La zone sort lentement mais sûrement de la récession. Après le vif rebond du printemps, le PIB s’est redressé à un rythme moyen de +1,3% l’an au second semestre 2010, résultat décevant qui s’explique pour partie par des aléas. En effet, la confiance des agents économiques continue de se renforcer, de sorte qu’elle approche les points hauts enregistrés en 2007. Concernant l’industrie, les résultats de l’enquête de février demeurent globalement favorables. La production industrielle se redresse (+0,3% en janvier), mais les performances nationales demeurent très hétérogènes : forte croissance en Allemagne et chez ses voisins, modeste reprise italienne, quasi -stagnation espagnole et aggravation de la récession en Grèce en raison de sévères mesures d’austérité. Les enquêtes auprès des chefs d’entreprise, notamment les indices des directeurs d’achat suggèrent de meilleurs résultats en 2011. Le taux de chômage est passé sous les 10% (9,9% en janvier). En particulier, le reflux se poursuit outre-Rhin où le taux de chômage à 7,3% est au plus bas depuis décembre 1991.
Source : Eurostat
Si la masse monétaire M3 a cessé de s’accélérer (+1,5% sur un an en janvier), l’indice des prix à la consommation est en hausse (+2,4% sur un an en février et +2,9% l’an sur les trois derniers mois connus alors qu’elle se situait à +1% un an plus tôt). L’inflation sous-jacente reste sous contrôle (+1,1% en janvier), mais une forte augmentation des prix alimentaires et de l’énergie ainsi que le relèvement de la fiscalité indirecte dans plusieurs pays se répercutent mécaniquement sur l’indice d’ensemble. La progression des prix à la consommation en zone €uro pourrait en moyenne approcher +3% en 2011, avec un pic en glissement annuel autour de l’été. La BCE se prépare à relever son taux directeur au printemps. Elle entend notamment éviter des « effets de second tour » ou de « spirale », c’est-à-dire une accélération de la hausse des salaires en relation avec le coup de fièvre temporaire des prix.
En Allemagne, l’économie a poursuivi son redressement durant l’automne, affichant cependant en raison d’aléas, une croissance du PIB ralentie en regard des progressions enregistrées aux deuxième et troisième trimestres. La consommation, en hausse depuis début 2010, affiche une avance de +0,2% sur un trimestre, soutenue par la baisse continue du chômage et les hausses de salaires. Elle se rapproche ainsi de son niveau d’avant-crise. L’investissement a quant à lui été particulièrement pénalisé par le froid et les fortes chutes de neige de la fin d’année dans le pays, et recule par conséquent de -1,1%. Cet aléa climatique a en effet fortement pesé sur l’investissement en construction (-3,9% sur un trimestre) dont le recul n’a pas été entièrement compensé par l’augmentation enregistrée dans les biens d’équipement (+2,6%). Les exportations ont de nouveau progressé à un rythme soutenu cet automne (+2,5%), dépassant ainsi leur point haut de début 2008. Au final, le rebond du PIB en 2010 aura dépassé toutes les attentes, avec une croissance de +3,5%.
Source : Eurostat
L’année 2011 semble continuer sur cette lancée. En effet l’indicateur du climat des affaires Ifo a atteint un nouveau point haut historique en février, à 111,2 (+0,9 point), les perspectives à six mois et la situation courante poursuivant toutes deux leur ascension (+0,1 et +1,9 point). Dans le même temps, les indices PMI des secteurs manufacturier et tertiaire, avec respectivement 62,7 et 59,5 en février, annoncent une croissance de l’activité du secteur privé soutenue en ce début d’année. Enfin, la progression pour le huitième mois consécutif de l’indice Gfk, à 6 en mars (+0,2 point sur un mois), marque un retour de la confiance des ménages, ce qui devrait soutenir la consommation.