EUROPE : Le poids des dettes souveraines

Par | 21 juillet 2011

La progression du PIB de +0,8% au premier trimestre 2011 s’explique principalement par le vif redressement des investissements. Les dépenses des administrations publiques se sont accrues sensiblement à l’issue de plusieurs trimestres de quasi-stagnation. La déception vient de la consommation privée, qui n’a augmenté que de +0,3%. Cette modération est due à la fois à la faible progression des revenus en Europe du Sud et à l’impact dépressif de la flambée des cours des matières premières. La forte croissance des trois premiers mois de l’année ne se rééditera pas ces prochains trimestres. Les enquêtes suggèrent un ralentissement du taux de croissance à partir du printemps. Les indices PMI manufacturier et non manufacturier se sont tassés en juin, restant cependant encore au-dessus de la ligne des 50. Il ne saurait donc être question d’une rechute car les stocks sont bas et les carnets de commandes bien garnis. Cependant la BCE envisage une progression du PIB limitée à +0,3% pour chacun des trois derniers trimestres de l’année.


Source : Eurostat

La hausse des prix s’est élevée à +2,7% en juin en rythme annuel. Les anticipations d’inflation continuent de refluer, sans dissuader la BCE de relever son taux directeur (refi) à 1,5% le 7 juillet. Au regard de la détérioration récente des indicateurs d’activité et de la décélération de l’inflation, il est probable que la BCE hésitera à resserrer de nouveau sa politique monétaire au cours des prochains mois. Toutefois, le taux de croissance annuel de M3 et l’encours des crédits continuent de progresser respectivement de +2,4% et +2,7% à fin mai.

Sur les marchés des changes, les craintes d’un défaut de paiement de la Grèce ont stoppé l’envolée de l’€uro qui a culminé à 1,49 dollar fin avril et début mai. La situation de la Grèce et des pays périphériques de la zone €uro a dicté l’évolution de l’€uro qui s’est replié pour osciller entre 1,40 et 1,46, un niveau bien au-dessus de la parité de pouvoir d’achat (PPA) estimée désormais à 1,25 pour les prix du PIB. Les rendements des emprunts d’État se sont retendus car les autorités européennes peinent à enrayer la crise de la dette souveraine. Les taux sur les emprunts d’État des pays périphériques s’étaient un peu détendus, tout en restant très élevés, mais la forte dégradation de la note du Portugal par Moody’s et de celle de l’Irlande après l’analyse critique de S&P du projet français au plan grec ont fait rechuter les marchés qui craignent une contagion de la dette à l’Espagne et à l’Italie. Le pouvoir des agences de notation ont ainsi de nouveau alimenté les critiques (d’autant plus que la menace affecte désormais les États-Unis), alors que les autorités européennes mettent en place des mécanismes de soutien et des plans d’aide.

Après un premier trimestre très dynamique, l’Allemagne observe des signes d’irrégularités La production manufacturière s’est en effet contractée de -0,5% en avril, marquant ainsi son premier repli depuis quatre mois mais s’est redressée de +1,2% en mai. Sur un an, elle affiche cependant une progression de +7,5% et a presque rattrapé son point haut de février 2008. Au-delà des aléas au mois le mois, la demande adressée à l’industrie allemande reste forte, ce qui devrait soutenir l’activité au deuxième trimestre. L’indice IFO du climat des affaires a progressé pour la première fois en quatre mois en juin à 114,5 tandis que sur le marché du travail l’amélioration se poursuit régulièrement. En mai, le taux de chômage recule encore de -0,1 point par rapport à avril selon Eurostat, à 6,0% de la population active. Malgré ces résultats, la discipline salariale se maintient. Le salaire horaire nominal a augmenté de +1,7% sur douze mois en avril et de +0,5% en réel. Le taux d’inflation s’établit désormais à +2,4% en juin comme en mai, après +2,7% en avril.


source : Institut für Wirtschaftsforschung

En Espagne, la production industrielle est à peine supérieure à son point bas du printemps 2009, restant donc à -21% en-deçà de son niveau d’avant la récession. De surcroît, le chômage demeure élevé à 20,9% de la population active, soit un doublement en l’espace de trois ans.

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