La croissance de l’économie mondiale se poursuit malgré les difficultés des économies européennes. La croissance chinoise ressort à +9,5% l’an au troisième trimestre et le PIB américain a augmenté au rythme de +2,5% l’an. Par ailleurs, la demande mondiale de pétrole brut reste soutenue et la fermeté du prix du Brent (107,3 $ à Londres le 18 novembre) rassure au sujet de la poursuite de la croissance de l’économie mondiale. Cependant, les cours des produits de base qui stagnent, demeurent encore élevés, supérieurs ou à peine inférieurs à leurs "plus hauts" d’avant la faillite de Lehman Brothers, ce qui est éprouvant à supporter pour les pays développés, et en particulier pour les pays européens dont le PIB, en volume, n’a pas encore retrouvé son niveau de 2008.
Il y a là une donnée nouvelle d’ordre structurel en liaison avec la montée en puissance des économies émergentes sollicitées pour venir alimenter le FSEF. La production mondiale d’acier a stoppé son mouvement de repli engagé au printemps dernier. En Amérique latine, les importations agrégées en dollar ont rebondi en août. En Chine, l’indice PMI Markit dans le secteur manufacturier est repassé au-dessus de la barre des 50 en octobre, confirmant la poursuite de l’expansion. Si la production industrielle se modère, elle reste soutenue, progressant de +0,9% en octobre et de +13,3% en un an. La demande interne reste dynamique comme le montrent le rebond des ventes de voitures et plus largement la hausse des ventes de détail. Ceci n’est pas sans lien avec le redressement des crédits bancaires. Par ailleurs, l’inflation, qui reste forte, ralentit (+6,1% en un an, +4,4% l’an sur trois mois), apportant davantage de libertés à la politique monétaire pour soutenir la demande intérieure.
Aux États-Unis, les signes de résistance de l’économie se sont multipliés au cours des dernières semaines. Cette amélioration s’est traduite par une progression du PIB à un rythme annuel de +2,5% au troisième trimestre 2011 après +1,3% au printemps et +0,4% au premier trimestre. Depuis le printemps, la croissance repose pour l’essentiel sur le redressement vigoureux des investissements des entreprises: +10,3% l’an au deuxième trimestre puis +16,3% l’an pendant l’été. Cette performance, assurée par la très bonne tenue des marges des sociétés américaines, est une garantie de compétitivité pour les prochaines années.
Source : Federal Reserve Bank of St. Louis (FRED : Federal Reserve Economic Data)
La consommation des ménages s’est accélérée au cours de l’été et en octobre, mais les dépenses en construction résidentielle ne parviennent pas à rebondir, malgré l’ampleur et l’ancienneté de la dépression antérieure. La politique monétaire demeure sans marges de manœuvre. Le risque déflationniste est toutefois clairement écarté depuis que l’inflation sous-jacente est remontée à +2,1% sur un an.
Le Japon est sorti de la récession au troisième trimestre 2011. Le PIB a enregistré une croissance de +6% en rythme annualisé sur fond de yen fort qui a entraîné une intervention vigoureuse de la Banque du Japon. Toutefois, la production industrielle, les commandes au secteur de la construction, les mises en chantier de logements et les ventes au détail en volume ont reculé en septembre. Seul le marché automobile connaît une progression de +27,2% en un an. Les exportations sont stables depuis le mois de juin, restant inférieures de -9% à leur niveau inscrit avant le tremblement de terre. Le taux de chômage, à 4,1%, est au plus bas et l’inflation salariale reste disciplinée (+0,6% en un an).