NORD-PAS DE CALAIS : Entre optimisme et attentisme

Par | 19 avril 2011

Orientations générales

Selon les éléments réunis jusqu’au 18 avril, l’Indicateur Conjoncturel Régional Industries & Services-Iéseg pour le mois de mars s’est stabilisé sur sa tendance de moyen terme (1983-2010). L’activité a encore progressé et le taux d’utilisation des équipements a légèrement dépassé la moyenne des quatorze dernières années. Les carnets sont désormais bien regarnis et les stocks de produits finis correspondent aux besoins du marché. La consommation est demeurée soutenue et le sous-indicateur de l’emploi ne se dégrade plus. Celui des échanges manque encore un peu de vigueur.


Source : Industries & Services – Iéseg

Activité

Les rubriques abordées se réfèrent désormais à la nouvelle nomenclature d’activités (NAF révision 2).

Industries agroalimentaires : Après la croissance de février, la production régionale s’est maintenue en mars. Par compartiments, les situations restent toujours très contrastées. Les fabrications ont baissé dans le travail de la viande sous l’effet de la faiblesse de la demande étrangère mais la faiblesse des stocks induit un redressement dans les prochaines semaines. Dans l’industrie laitière, l’accroissement des besoins a entraîné une accélération de l’activité qui va se poursuivre. Dans la transformation et la conservation du poisson l’étroitesse des carnets a fait en sorte que les volumes produits ont suivi de très près les fluctuations de la demande mais la stabilité devrait prévaloir à court terme.

Biens d’équipement professionnel : La production est repartie de l’avant. La demande, notamment intérieure, a sensiblement progressé et les plans de charge sont estimés bien au-dessus des attentes dans les deux principales branches de la fabrication des équipements électriques et des machines et équipements mécaniques. Ceci permet de présager une nouvelle progression pour les prochains mois.

Matériel de transport : Les cadences se sont nettement ralenties conformément aux prévisions dans la construction automobile. Si les commandes se sont stabilisées, les carnets de commandes sont demeurés corrects et les stocks légèrement inférieurs à la normale. Des mouvements sociaux locaux et les difficultés d’approvisionnements en provenance du Japon impactent les perspectives pour les mois à venir. En revanche, la croissance s’est poursuivie chez les équipementiers. Ceux-ci pourraient cependant réduire leur production dans les prochaines semaines. Enfin, la production de matériel ferroviaire a été maintenue sur les mêmes bases que précédemment et un surcroît de demande pourrait entraîner une légère hausse au cours du printemps.


Source : Industries & Services – Iéseg

Autres produits industriels : L’activité est repartie de l’avant avec un développement régulier des prises d’ordres. La plupart des secteurs sont en hausse et formulent des prévisions favorables : textile-habillement, chimie, métallurgie, plasturgie, verre-matériaux de construction, imprimerie… L’industrie des papiers-cartons, où les stocks de produits finis sont largement excédentaires et où les prix de vente orientés à la baisse, et celles des produits métalliques font figure d’exception.

Construction : Selon l’enquête du Secrétariat Régional de la Banque de France, l’activité du secteur du bâtiment du Nord-Pas de Calais s’est sensiblement redressée au premier trimestre de 2011 après une fin d’année affectée par des conditions météorologiques défavorables. Les plans de charge sont redevenus corrects, les effectifs ont légèrement progressé, mais les prix de vente sont toujours orientés à la baisse sous la pression de la concurrence. Les perspectives sont à peine positives à court terme, par manque de visibilité du secteur dont la situation régionale apparaît moins satisfaisante qu’au plan national. Le génie civil a, lui aussi, procédé à un rattrapage après les arrêts dus aux intempéries. La demande, qui émane principalement des collectivités locales, résiste bien mais le retour à une situation plus normale se fait encore attendre et la visibilité reste réduite. L’activité ne devrait donc pas beaucoup varier au deuxième trimestre.


Source : Industries & Services – Iéseg

Services aux entreprises : La tendance était toujours très positive en mars et les perspectives bien orientées. Le développement de l’intérim se poursuit mais le niveau de l’activité est encore inférieur à celui d’avant-crise. Les activités "juridiques, comptables, conseil, architecture, ingénierie, contrôle et analyse technique" bénéficient désormais d’une demande soutenue, les perspectives étant particulièrement favorables dans le conseil. L’optimisme reste de mise dans les activités informatiques et les services d’information qui poursuivent leurs recrutements malgré la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Consommation

La consommation régionale des ménages en produits industriels a conservé un haut niveau. La bonne tenue des immatriculations d’automobiles neuves n’est toujours pas démentie, même si celle-ci repose toujours sur des facteurs artificiels.


Source : Industries & Services – Iéseg

Dans le commerce de détail, les transactions en volume ont conservé un bon niveau dans la plupart des rayons, après la période des soldes de janvier-février : textile-habillement, cuirs-chaussures, appareils électroménagers, quincaillerie, articles de bricolage et horlogerie-bijouterie sans pour autant connaître l’expansion. Pour sa part, l’électronique grand public enregistre une vive progression. Seul, le compartiment des livres et de la papeterie est demeuré déprimé. Le volume du chiffre d’affaires de la Vente à Distance – dont le marché est national – n’a que peu varié à un an (-0,9%) comme à un mois d’intervalle (-1,1%) pour l’ensemble des articles. Pour le seul compartiment textile-habillement, les évolutions ont été plus encourageantes, avec, respectivement +1,6% et +4,8%.

Échanges

En mars, le volume total des expéditions de marchandises au départ de Dunkerque s’est encore inscrit en augmentation (+27% à un an d’intervalle), qui s’explique surtout par la poursuite des prélèvements sur les stocks d’hydrocarbures (qui ne demandent qu’à être raffinés pour être valorisés), avec une hausse des sorties totales de vracs liquides de +106% ainsi que par de bons flux de sorties de charbons et de céréales pour les vracs solides (+41%). L’évolution des exportations de "marchandises diverses", seule composante du trafic qui participe désormais à l’élaboration de l’Indicateur Conjoncturel Régional, reste encourageante, avec +8% sur un an, notamment en ce qui concerne le trafic de conteneurs (+15%).


Source : Industries & Services – Iéseg

Connues partiellement jusqu’à mars, les livraisons de gazole, utilisées comme indicateur de l’évolution du trafic routier de marchandises ont peu varié à un an d’intervalle en dépit de la hausse du prix des carburants. L’enquête de conjoncture du Secrétariat Régional de la Banque de France portant sur ce même mois auprès des entreprises de transports et d’entreposage fait état d’une stabilisation du volume des prestations aux niveaux atteints en février et de prévisions en légère hausse. Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs ont encore progressé, de même – et surtout – que celles des véhicules industriels.

Le trafic aérien de passagers par l’aéroport de Lille-Lesquin a encore fléchi en mars, de -12,2% (soit -11% hors transit, déroutements et "divers"). La baisse de la fréquentation des vols "vacances" (charters) a atteint -15,1% après -48,8% en février. Celle des vols avec l’Union Européenne (incluant les vols intérieurs) s’est établie à -11,8% tandis que la fréquentation des vols réguliers internationaux (hors "espace Schengen") augmentait de +3,8%.

Emploi

En février, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois dans la région est demeuré constant par rapport à janvier pour la catégorie A (sans emploi avec actes positifs de recherche d’emploi), en hausse de +1,9% à un an d’intervalle. Les variations correspondantes, en France métropolitaine ont été, respectivement, de -0,1% et de +1,3%. Pour l’ensemble des catégories A, B et C, l’évolution mensuelle régionale a été de +0,1%, contre -0,1% en France et de +4,3% contre +4,1% par rapport à février 2010.

Sur un an, le chômage régional des hommes a augmenté de +2,6% (+2,5% dans le pays) et celui des femmes de +6,3% (contre +5,7%). Pour les jeunes de moins de 25 ans, la variation est ressortie à -4,7%, contre -3,5% en France métropolitaine). Elle a été de +13,1% (contre +14,3%) en ce qui concerne les demandeurs d’emploi inscrits depuis un an et plus.

En mars 2011, le nombre d’heures d’activité partielle autorisées dans les établissements a d’ailleurs encore baissé de -44,1% dans la région, contre -63,5% en Métropole (données provisoires). En février, le recul des entrées à la suite de licenciements économiques (y compris les fins de conventions de conversion, de PAP anticipés et de CRP) a atteint -12,4% sur un an après -22,7% en janvier (contre -9,5% après -10,5% en France).

Le flux total des entrées à Pôle Emploi a baissé de -3,8% contre +1,3% en France métropolitaine. Simultanément, celui des demandes d’emploi sorties des listes progressait de +1,5% contre +2,2% dans le pays.


Source : Industries & Services – Iéseg

Le nombre d’offres d’emploi nouvelles collectées dans la région par Pôle Emploi s’est redressé plus vigoureusement en février à un an d’intervalle, avec +12,1%, contre +11,4% pour la référence nationale (en données brutes). Par catégorie d’offres, les évolutions sont restées toujours très fortement dispersées : -8% contre +2,3% pour les offres durables (plus de 6 mois), +30,5% contre +1,5% pour les offres temporaires (de 1 à 6 mois) et -10,4% contre +8,6% pour les emplois occasionnels (en données corrigées des variations saisonnières). Le glissement régional vers des offres d’emploi plus durables est sans doute en cours, mais il n’est pas encore manifeste dans le Nord-Pas de Calais.

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