EUROPE : Poursuite de la récession en 2013

Par | 25 mars 2013

La contraction de l’activité s’est poursuivie au quatrième trimestre dans la zone €uro, avec un repli du PIB de -0,6%. La région s’enfonce dans la récession, remettant en question les effets sur la croissance des mesures d’austérité adoptées par la quasi-totalité des pays. En Espagne, l’activité a cédé -0,8%, affectée par la chute de la consommation désormais inférieure de -8,5% à son pic de 2007. De surcroît, le marché immobilier continue de s’enfoncer, les permis de construire s’inscrivant à moins de 3.000 par mois contre plus de 60.000 courant 2007. En Italie, où aucune majorité claire ne s’est dégagée à l’issue des élections législatives, la baisse du PIB ressort à -0,9%. Enfin, l’Allemagne a également connu un passage à vide.

La production industrielle reste orientée à la baisse, ressortant en décembre à un niveau inférieur de près de -5% au point haut de l’été et de -13% au record de début 2008. Après s’être légèrement redressée en 2010, la consommation a nettement décroché. Les ventes de détail ont accentué leur repli en fin d’année, retombant à leur niveau de l’été 2004. Malgré le rebond enregistré en janvier, elles demeurent inférieures de -7% au pic d’il y a cinq ans. En outre, les immatriculations automobiles continuent de reculer. Elles sont à peine supérieures à 8 millions en rythme annuel au début 2013, contre 11,5 millions en moyenne enregistrées en 2006-2007.

La faiblesse de l’activité se traduit par la poursuite de la dégradation de la situation sur le marché du travail. Le taux de chômage atteint un nouveau record en janvier, à 11,9% de la population active, soit près de 19 millions de personnes.


Source : Eurostat.

L’inflation ralentit à nouveau en février, à +1,8% sur un an, après +2% en janvier. L’indicateur repasse ainsi sous la barre des +2% pour la première fois depuis novembre 2010. Ce résultat associé à la faiblesse de l’activité, devrait inciter la Banque centrale européenne à maintenir son taux directeur à un niveau durablement faible. À 0,75%, il est au plus bas depuis la création de la monnaie unique.

Selon les dernières perspectives économiques publiées par la Commission européenne, la zone €uro se maintiendrait en récession cette année. Le PIB diminuerait en effet de -0,3% après -0,6% en 2012, avant de retrouver la croissance en 2014 (+1,4%). Alors que la demande interne restera particulièrement faible, pénalisée par le désendettement des agents économiques et les mesures d’austérité, la demande extérieure, et donc les exportations, sera le seul moteur pour le développement de l’activité. En revanche, les efforts des gouvernements permettraient de ramener le déficit public à 2,8% du PIB cette année, après 3,5% en 2012.

En Allemagne, le PIB s’est contracté de -0,6% au quatrième trimestre, en lien avec la dégradation de la conjoncture européenne. Les exportations ont en effet diminué de -2%, tandis que les importations se repliaient plus modérément (-0,7%), apportant une contribution négative à la croissance. Dans le même temps, l’investissement a inscrit un quatrième trimestre de recul (-0,7%), pénalisé par la mauvaise performance des dépenses en biens d’équipement (-2%). La consommation des ménages a résisté (+0,8%), atteignant un nouveau maximum. La croissance pour 2012 ressort ainsi à +0,7%.


Source : Institut für Wirtschaftsforschung.

Toutefois, les indicateurs publiés ces derniers mois incitent plutôt à l’optimisme. Le climat des affaires, mesuré par l’Ifo, progresse fortement en février (+3,1 points, à 107,4), marquant le quatrième mois successif de hausse. Le sentiment des chefs d’entreprise s’améliore nettement à la fois sur la situation courante et sur les perspectives à six mois qui ressortent au plus haut depuis l’été 2011. Les commandes adressées à l’industrie ont interrompu leur repli et sont quasiment stables depuis le mois d’août, soutenues par la demande extérieure. La production industrielle s’est stabilisée en janvier après le rebond de +0,6% en décembre et les exportations demeurent proches de leur record, à plus de 90 milliards d’€uros, malgré un léger repli en fin d’année.

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