FRANCE : L’enjeu des finances publiques

Par | 25 mars 2013

Selon l’INSEE, le niveau du PIB mesuré en moyenne annuelle a été strictement identique en 2011 et 2012. La croissance est nulle, alors qu’elle a reculé de -0,4% en zone €uro. L’acquis de croissance pour l’année 2013 ressort à -0,2%. Aussi l’année 2012 marque un recul du PIB moyen par habitant, étant donné que la population française a augmenté d’environ un demi pour cent.

La consommation des administrations publiques et les échanges extérieurs ont aidé positivement à la croissance. Toutefois la contribution positive de ces derniers tient plus à l’évolution des importations qu’à celle des exportations.


Source : Confédération Nationale du Crédit Mutuel.

Si l’activité paraît s’être installée à un niveau faible, aucune nouvelle dégradation n’est attendue, même si les indices des directeurs d’achat (enquêtes PMI) montrent que la France a décroché en fin d’année de la moyenne de la zone €uro. La production manufacturière, qui a reculé de -2,2% en 2012, a de nouveau chuté de -1,4% en janvier. Malgré une amélioration des perspectives personnelles de production dans l’industrie, les dépenses des entreprises paraissent peu à même de se redresser à court terme. Les industriels prévoient une baisse de leurs investissements au premier semestre 2013 par rapport au second semestre 2012. Le problème de surcapacités de production paraît s’accentuer et inciterait à la prudence. Le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie poursuit son mouvement de recul entamé au deuxième trimestre 2011. Au premier trimestre 2013, il a retrouvé son plus bas niveau atteint à l’automne 2010.

Le marché du travail se dégrade. L’emploi dans les secteurs marchands a reculé de 99.500 postes en 2012 et le taux de chômage s’est tendu à 10,6% en janvier. Le nombre de chômeurs a atteint 3.169.300, un niveau proche de celui de juin 1997 à 3.205.300, et aucun signe d’inflexion ne se dessine dans les enquêtes de conjoncture, les opinions sur les effectifs prévus restant dégradées dans l’industrie, la construction ou le secteur tertiaire. La Commission européenne voit le taux de chômage passer de 10,3% en 2012 à 10,7% en 2013 et à 11% en 2014.


Source : Insee – En bleu : Industrie – En rouge : Construction – En vert : Services – En noir : Commerces de détail

Les dépenses de consommation des ménages en biens manufacturés, exprimées en volume, restent sur une tendance baissière depuis leur point haut atteint début 2011. Avec le recul de -1,3% en janvier, elles sont au plus bas depuis la mi-2010, abstraction faite du creux du printemps 2012. Le recul s’explique essentiellement par la baisse des ventes de voitures particulières qui semble s’amplifier en début d’année. Cette tendance se justifie également par la stagnation du pouvoir d’achat des ménages et la hausse des prélèvements fiscaux à venir. Aussi, l’indice de confiance des ménages est stable à un niveau inférieur à sa moyenne de longue période. Par ailleurs, la distribution de nouveaux crédits à la consommation de même que celle des crédits à l’habitat continue de fléchir en dépit du recul des taux d’intérêt. Il est ainsi probable que le recul des dépenses d’investissement des ménages intervenu en fin d’année (-3,3% l’an) se poursuive au début de l’année en cours.

Le gouvernement, qui avait envisagé une croissance du PIB de +0,8% en 2013 lors de la présentation du budget en septembre dernier, devrait ramener sa prévision à +0,2/+0,3% ces prochaines semaines. Celle-ci s’inscrirait désormais en ligne avec les perspectives publiées par l’OCDE, le FMI et la Commission européenne. En effet, la Commission envisage une expansion de +0,1% cette année après une stagnation en 2012, de sorte que le déficit des administrations publiques représenterait 3,7% du PIB. En 2014, il se creuserait légèrement à 3,9%, en raison du maintien des dépenses publiques à un niveau élevé (57% du PIB), alors que la part des recettes ressortirait à un maximum de 53,3% en 2013, avant de reculer à peine l’année suivante. En conséquence, la dette publique monterait à 95% du PIB en 2014, soit une progression de près de cinq points en deux ans.

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